Traité analytique de la digestion, considérée particulièrement dans l'homme et dans les animaux vertébrés / par N. Blondlot.

Date:
1843
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Credit: Traité analytique de la digestion, considérée particulièrement dans l'homme et dans les animaux vertébrés / par N. Blondlot. Source: Wellcome Collection.

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    mène complexe, qui doit nous occuper, sans du reste at- tacher à cette dénomination un sens plus précis que nous-mêmes aujourd’hui n’en attachons au mot diges- tion. C’était simplement, pour le père de la médecine, une expression métaphorique, qui désignait par analo- gie un fait inconnu dans sa nature. Toutefois , les commentateurs, qui, pendantdes siècles, au lieu de cher- cher la vérité dans la nature, la cherchaient dans les écrits des maîtres, prirent au sens littéral ce qu’Hippo- crate n’avait dit qu’au figuré, et, pour donner plus de précision à leur langage, substituèrent au mot coction celui d’élixalion (de elixare, cuire), c’est-à-dire qu’ils assimilèrent les changements que les substances alimen- taires subissent dans l’estomac à ceux qu’elles éprou- vent en vases inertes par l’action du calorique : de telle sorte que la marmite de Papin réalisait, en quelque fa- çon, l’idée qu’ils se formaient des phénomènes digestifs. Celte théorie, quelque invraisemblable elle nous pa- raisse aujourd’hui, ne laissa pas que de trouver des par- tisans à diverses époques. Les preuves spécieuses qu’ils donnaient à l’appui étaient que la digestion s’eflectue plus rapidement dans les animaux à sang chaud que dans ceux à sang froid ; qu’elle est favorisée par l’application d’une douce chaleur à la région de l’estomac ; qu’elle se continue même après la mort, pourvu que l’on conserve au corps de l’animal sa chaleur habituelle, comme Spal- lanzani l’a observé dans ses expériences ; que, dans les digestions de ce naturaliste, il a toujours fallu le con- cours d’une température de 12 degrés cent, au moins, et qu’enfin ces digestions artificielles étaient d’autant plus faciles, que la chaleur était plus grande, etc.