Volume 5

Traité de médecine ... / publié sous la direction de MM. Charcot, Bouchard, Brissaud.

Date:
1891-1894
Catalogue details

Licence: Public Domain Mark

Credit: Traité de médecine ... / publié sous la direction de MM. Charcot, Bouchard, Brissaud. Source: Wellcome Collection.

    17/918 (page 9)
    syphilitique (Jullien). Quoi qu'il en soil, la possibilité de manifestations de Fin- fection syphilitique sur le péricarde doit être présente à l'esprit lorsque la cause des accidents demeure incertaine. Ajoutons que Parrot regardait la syphilis comme prédisposant l'enfant à la péricardite. L'évolution du cancer du péricarde s'accompagne parfois d'une réaction inflammatoire plus ou moins intense déterminant la production, tantôt d'adhé- rences à marche chronique, tantôt d'un épanchement qui offre ordinairement le caractère hémorriiagique. Enfin le mal de Dright a été fréquemment incriminé comme cause de péri- cardite. Pour Taylor la péricardite brightique représenterait le tiers des cas d'inllammation de cette séreuse; Frerichs, Rosenstein, Duchek, ont réduit à de plus justes proportions cette assertion manifestement exagérée. Bamberger fixe le chiffre de li 0/0. De toutes les phlegmasies des séreuses au cours du mal de Briglil, la péricardite est la moins commune, surtout si l'on en distingue avec soin l'hydropéricarde. Elle accompagnerait plus souvent la néphrite parenchymateuse d'après Grainger-Stewart, Dickinson ; plus souvent au con- traire la néphrite interstitielle suivant Maurice Raynaud, Lécorché et Tala- mon (*) ; Kéraval (-) l'a rencontrée dans toutes les formes de lésions à marche lente, mais déjà avancées, du parenchyme rénal. Elle semble donc appartenir surtout aux néphrites chroniques, et revOt elle-même presque toujours les allures de la péricardite sèche, insidieuse, avec tendance à la symphyse. On a signalé cependant des cas plus aigus avec exsudât fibrineux ou purulent. Mais il convient ici de dissocier la palhogénie complexe et discutée de la péricardite brightique. Nous pensons, en effet, qu'il faut distinguer trois modes différents : la péricardite peut accompagner une néphrite infectieuse qui sera parfois l'origine d'un mal de Bright, et reconnaître la même cause efficiente, le même agent pathogène ; ou bien elle apparaît au cours d'un mal de Bright confirmé, mais n'est que l une des manifestations d'une maladie générale inter- currente (rhumatisme, scarlatine, pneumonie, etc.) ou d'une infection secon- daire (broncho-pneumonies, pyohémie. etc.) à laquelle la dyscrasie brightique a préparé le terrain : dans ces deux groupes rentrent les cas de péricardite séro- fibrineuse ou purulente. Enfin, elle se montre comme conséquence directe du mal de Bright lui-même, de l'altération du milieu interne créé par la néphrite chroni(pie : c'est la péricardite brightique proprement dile. Lécorché et Talamon se demandent, d'ailleurs, si l'existence de cette dernière est suffisamment jus- tifiée, d'autant que les expériences entreprises par Kéraval, qui l'attribue à l'urémie, ont précisément établi le résultat négatif des injections d'urée ou de carbonate d'ammoniaque, môme après ligature des uretères. On est, il nous semble, autorisé à penser qu'en pareil cas ce sont les leuco- maïnes fabriquées par l'organisme, et non éliminées au niveau d'un rein malade, qui jouent le rôle pathogéniijue prépondérant, et remplacent pour ainsi dire les poisons solubles, les toxines sécrétées par les microbes dans les maladies infectieuses. On sait, en effet, le rôle considérable de ces poisons solubles dans (') LÉconciiÉ et Tal.\mon, Traité de l'ulhuminurie et du mal de Brig/il, Paris, 1888. (■') KÉRAVAL, De la péricardite urémique ; Tli. l'ari^:, 1879.