Volume 5

Traité de médecine ... / publié sous la direction de MM. Charcot, Bouchard, Brissaud.

Date:: 1891-1894

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Credit: Traité de médecine ... / publié sous la direction de MM. Charcot, Bouchard, Brissaud. Source: Wellcome Collection.

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générale par les divers observateurs, a été néanmoins évaluée par des chiffres assez variables; ainsi Williams admet la proportion de 75 pour 100, tandis que Latham, sur iod cas de rhumatisme, ne l'aurait rencontrée que 7 fois. Les chiffres de 22 pour 100 (Leudet), 20 pour 100 (Bail, Sibson), 19 pour 100 (Wunderlich), 16 pour 100 (Duchek) semblent se rapprocher davantage de la réalité : c'est la moyenne acceptée par Maurice Raynaud et à laquelle se rallie également Bernheim dans le Dictionnaire encyclopédique. On peut aisément expliquer les écarts numériques, en pareil cas, par les différentes conditions, inhérentes aux sujets observés, dans lesquelles se sont trouvés placés les divers observateurs, et aussi par des divergences dans l'in- terprétation des symptômes propres à fixer le diagnostic : les uns admettant la péricardite dans des cas où d'autres ne voient que de l'endocardite, ou dépis- tant la maladie dans ses formes légères qui, pour d'autres, passent inaperçues. Quoi qu'il en soit, on s'accorde, depuis les lois de Bouillaud, à reconnaître que le péricarde est surtout atteint dans le rhumatisme polyarticulaire aigu, que l'on tend généralement à considérer aujourd'hui comme une pyrexie infec- tieuse, d'origine microbienne, à déterminations articulaires et viscérales mul- tiples. Aussi la péricardite rhumatismale, qui sert de type ordinaire à la péri- cardite aiguë, semble-t-elle devoir être classée dans les péricardites micro- biennes dont l'agent pathogène reste encore histologiquement indéterminé. Elle est sensiblement moins fréquente dans les cas de rhumatisme oligo- articulaire et dans le rhumatisme subaigu : cette différence a été mise en relief par Fuller qui, sur 41 cas observés, ne l'a vue que 2 fois accompagner le rhu- matisme subaigu, et 59 fois le rhumatisme aigu avec polyarthrites. Contestée dans le rhumatisme chronique, son existence a été prouvée cepen- dant par les observations de Romberg, Walshe, Trastour, Bail, Cornil, Charcot; elle semble, d'ailleurs, présenter en pareil cas une moindre intensité et ne se montrer qu'à l'occasion des poussées subaiguës de l'affection rhumatismale. Dans quelques cas, aujourd'hui bien étudiés, on voit la péricardite précéder de plusieurs jours les manifestations articulaires : Stokes, Graves, Taylor, West, Trousseau, Gubler en ont rapporté des exemples probants. Les faits de ce genre ont été réunis par Hallez(') qui a trouvé, sur 27 cardiopathies rhu- matismales d'emblée, 22 fois la péricardite, associée dans 11 observations à l'endocardite. Il peut exister un intervalle de plusieurs jours entre le début de cette péricardite et l'apparition des arthropathies ; aussi peut-on se demander si, dans quelques cas, la détermination rhumatismale péricardique n'est pas demeurée isolée, les manifestations articulaires ayant avorté, et si telle ne serait pas l'interprétation réelle de certains faits de soi-disant péricardite a frigore. Plus ordinairement, c'est au cours de l'évolution du rhumatisme articulaire que la péricardite apparaît; assez généralement lors d'une première atteinte. Presque tous les auteurs s'accordent à fixer la 2<^ semaine comme l'époque la plus commune de son début : du 6'' au 10 jour (Hughes), jusqu'au i¥ (Bam- berger), dans la moitié des cas avant le 11*= (Sibson), à la fin du premier septé- naire (Duroziez) (-). Au delà du 15''jour, il s'agit de faits exceptionnels. Cette (') Hallez, Thèse inaugur., 1870. (-) Duroziez, Traité clinique des maladies du cœur, Paris, 1891.