Du role de la syphilis dans la cécité : thèse pour le Doctorat en Médecine / par Édouard Binet.

  • Binet, Édouard.
Date:
1883
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Credit: Du role de la syphilis dans la cécité : thèse pour le Doctorat en Médecine / par Édouard Binet. Source: Wellcome Collection.

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    la cornée une petite ulcération à fond grisâtre. A partir de cette époque, je fus pris de douleurs atroces dans Toeil gauche, avec irradiations autour de l'orbite et même dans le côté droit de la tête : ces douleurs étaient telles que je pris jusqu'à 6 et 8 grammes de chloi-al sans trouver de soulagement. La congestion de l'œil augmentant de plus en plus, le D^' Hubert me mit. pendant six jours consécutifs, des ventouses scarifiées sur la tempe, tout en me faisant con tinuer le traitement précédent. Mais, dès le 24 juin, mis en éveil par la tendance de l'ulcération à s'étendre en largeur et en profondeur, il soupçonna la syphilis. Il me questionna longuement et à plusieurs reprises à ce sujet: mais je niais absolument toute contamination. Malgré cela, et après consultation avec mon père, doc- teur en médecine, ces deux messieurs conclurent le 28 juin, à un chancre induré : c'était la conviction intime du D* Hubert, qui m'ordonna alors une pilule de proto- iodure chaque jour et des onctions de pommade bella- donée : en outre, il me fit quelques scarifications qui furent très douloureuses, et des insufflations d'oxyde jaune de mercure et d'oxyde de zinc. Vers le juillet, l'ulcération atteignait les dimensions d'une pièce de vingt centimes ; elle avait gagné en pro- fondeur, sans toutefois perforer la cornée. A cette époque j'allai consulter M. Ricord, qui rejeta absolument l'idée d'un chancre syphilitique ; M. Fournier, consulté égale- ment, conclut, au contraire, à la syphilis ; MM. Abadie et de Wecker, que je vis le 3 juillet, arrivèrent à la même conclusion ; M. Galezowski hésita à se prononcer. A partir du 5 juillet, l'ulcération cessa de s'accroître : je distinguais les objets comme à travers un voile épais; mais les douleurs avaient cessé, ou à peu près. Le mieux s'accentua de plus en plus. Le 20, la cicatrisation était complète, mais la vue tou jours obscurcie. La cornée malade était devenue irrégu- lière ; elle ne recouvra sa sphéricité que plus d'un an