De la cicatrisation dans les différents tissus / par Ernest Masse.

  • Masse, Ernest.
Date:
1866
Catalogue details

Licence: Public Domain Mark

Credit: De la cicatrisation dans les différents tissus / par Ernest Masse. Source: Wellcome Collection.

Provider: This material has been provided by The Royal College of Surgeons of England. The original may be consulted at The Royal College of Surgeons of England.

    22/80 (page 22)
    « Les bourgeons charnus, dit M. Follin, varient d’aspect, suivant l’état général de l’individu et certaines conditions de localité. Quand ils sont petits, coniques, fermes, rosés et vermeils, on les dit de bonne nature \ quand, au contraire, ils sont volumineux, mollasses, violacés et livides, ou pâles et blafards, on les appelle bourgeons cbarnus de mauvaise nature. » Les différences cliniques que je viens d’indiquer, tiennent plutôt aux conditions générales de l’individu qu’à l’état particulier des bourgeons. Le ebirurgien doit considérer la coloration, la consistance, comme un symptôme qui révèle au dehors l’état de la nutrition générale des tissus, de l’activité de la circulation, de la richesse du sang. L’étude anatomique ultérieure des bourgeons nous montre qu’il n’existe en réalité aucune différence locale de structure. Toutes les plaies ont des bourgeons charnus identiques. La nature môme des tisus lésés n’entraîne aucune différence dans leur structure. Dans tous les tissus, les premiers phénomènes de la cicatrisation s’accomplissent de la même manière , on peut donc faire une description des bourgeons charnus applicable à toutes les plaies de l’organisme. Les bourgeons charnus peuvent être observés dans toutes les plaies de l’or- ganisme, dans les plaies exposées comme dans les plaies sous cutanées. On trouve des bourgeons charnus dans la cicatrisation des os, sur les surfaces qui doivent plus tard servir à former le cal ; on en trouve dans des plaies sous-cutanées qui n’ont jamais suppuré ; c’est dans les plaies exposées qu’on les observe le plus facilement, et c’est là aussi qu’on les a décrits le plus souvent. Les plaies exposées sont placées dans des conditions assez défavorables pour le travail de la cicatrisation. L’air, jouant le rôle de corps étranger, produit une excitation continuelle à la surface. Cette excitation transforme le travail cicatriciel en travail de luxuriation. L’inllammation survient, et la suppuration suit. C’est à la fréquence de la suppuration des plaies exposées que l’on doit attribuer l’idée généralement admise que les bourgeons charnus sont des organes pyogéniques. L’opinion de MM. Deville, Bouisson, Courty, etc., est parfaitement claire : la suppuration est un accident qui entrave la cicatrisation, qui en est d’aboid