Considérations historiques et médicales sur l'état de l'esclavage à l'île Bourbon (Afrique) : suivies d'un coup d'oeil sur quelques-unes des maladies les plus communes chez les noirs de cette colonie ... : thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier, le 25 juillet 1838 / par Joseph Morizot.

  • Morizot, Joseph.
Date:
1838
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Credit: Considérations historiques et médicales sur l'état de l'esclavage à l'île Bourbon (Afrique) : suivies d'un coup d'oeil sur quelques-unes des maladies les plus communes chez les noirs de cette colonie ... : thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier, le 25 juillet 1838 / par Joseph Morizot. Source: Wellcome Collection.

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    Bombre de coups ne leur eût été administré ; que l’étal où ils se trouvaient pouvait reconnaître cette cause , dont, au reste, la probabilité n’était établie par rien qui eût un rapport direct avec ce genre de châtiment. Se soumettant à toutes les peines qu’on veut leur infliger, il est exces- sivement rare qu’ils cherchent à se révolter ou à exercer quelque vengeance en s’eu prenant directement à leurs maîtres : ils préfèrent se donner la mort. Une seule fois, dans six ans, nous fûmes requis de procéder à la constatation de blessures faites par un Malgache, non pas encore sur la personne de celui auquel il appartenait, mais sur celle de son régisseur, homme dur et cruel, qui, lui ayant fait administrer une correction violente (méritée ou non), reçut trois ou quatre coups de pioche sur différentes parties de la tête, et ne dut son salut qu’à l’intervention de quelques voisins. Ce noir, repris tout nouvellement de marronage et faisant partie d’une bande de tra- vailleurs, traînait une énorme pierre attachée à une jambe. II fut condamné et exécuté. Dans l’espace d’environ deux mois, le régisseur se guérit de ses quatre plaies contuses du cuir chevelu, accompagnées de deux fractures comminutives des os du crâne. Combien cependant, dans une colonie, ne sont pas à la disposition des nègres de moyens dangereux de vengeance , qu’ils ne mettent heureusement jamais à exécution : le poison, le feu , l’incendie des plantations de cannes à sucre, des habitations, des villes même entièrement construites en bois, etc.? A quoi tiennent ces nombreux suicides observés de tout temps, et dans toutes les parties de cette colonie, parmi les esclaves des deux sexes de tout âge? Sans doute, un amour contrarié, malheureux, et surtout la jalousie, peuvent, particulièrement chez, eux, les porter à se détruire ; mais il est certain que le caractère emporté d’un maître trop exigeant, la misère, les mauvais traitements en sont les causes les^plus communes. En effet, n’est-ce pas sur les habitations les moins bien administrées; celles où celte classe est traitée avec le plus de rigueur, entretenue le plus misérablement; celles ou le propriétaire, pour une faute des plus légères, sévit avec le plus de violence, inflige des punitions souvent non méritées, que l’on remarque la plus grande fréquence de suicides ?—Ainsi un vieux gardien d’une petite propriété, préférant mettre un terme à sa misérable existence que de