Volume 1

Médecine navale ou nouveaux éléments d'hygiène, de pathologie et thérapeutique médico-chirurgicales / [C.P. Forget].

  • Forget, C. P. (Charles-Polydore), 1800-1861
Date:
1832
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Credit: Médecine navale ou nouveaux éléments d'hygiène, de pathologie et thérapeutique médico-chirurgicales / [C.P. Forget]. Source: Wellcome Collection.

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    la vie, aurait pu faire un citoyen utile à la société, souffre, languit et meurt à bord d’un navire, long-temps avant d’avoir payé son tribut à la patrie. Il est aussi des distinctions à éta- blir, relativement au matelot de l’intérieur , entre l’habitant des montagnes , celui des campagnes et celui des villes. Le pre- mier se rapproche de l’insulaire par la force, la vivacité, l’adresse, l’intrépidité ; il ne lui manque guère que de pren- dre connaissance de ses nouveaux devoirs pour marcher bien- tôt l’égal du matelot d’origine. Le paysan a, comme l’habi- tant des montagnes, l’habitude du travail et de la sobriété; mais il est moins vif, moins adroit et surtout moins coura- geux; on a vu de ces hommes simples et paisibles succomber au regret de leur chaumière et à la frayeur que leur inspire le formidable et belliqueux appareil d’un vaisseau. M. Vital Despax rapporte qu’un conscrit montant sur un vaisseau en rade de Lorient, fut tellement effrayé de cet appareil militaire, que, dès le lendemain , il tomba malade et mourut deux jours après. Si pourtant il surmonte ces premières impressions , le paysan devient un bon matelot. L’habitant des villes apporte, au sein des équipages, ses habitudes de débauche et d’insubordina- tion. Sa constitution délicate résiste rarement aux fatigues de la mer; il est sujet à devenir hypocondriaque et nostal- gique ; cependant on a vu des Parisiens faire des marin* excellents. ^ L’age est encore une condition essentielle dans le choix des hommes destinés à la navigation. On ne peut pas faire un bon matelot, dit M. Wiilaumez, s’il n’a commencé à navi- guer à l'age de quatorze ou quinze ans. Cette règle est très- applicable aux marins des classes , élevés , en quelque sorte , sur la mer; mais nous croyons qu’il serait dangereux de l’é- tendre aux habitants de l’intérieur; car, pour supporter les fatigues de la navigation , il faut de l’habitude acquise ou une constitution déjà faite et vigoureuse : c’est pourquoi nous approuvons les dispositions réglementaires actuelles qui ne