Pharmacopée universelle, contenant toutes les compositions de pharmacie qui sont en usage dans la medecine, tant en France que par toute l'Europe; leurs vertus, leurs doses, les manieres d'operer les plus simples & les meilleures. Avec un lexicon pharmaceutique, plusieurs remarques nouvelles, et des raisonnemens sur chaque operation / [Nicolas Lémery].

  • Lémery, Nicolas, 1645-1715
Date:
1717
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Credit: Pharmacopée universelle, contenant toutes les compositions de pharmacie qui sont en usage dans la medecine, tant en France que par toute l'Europe; leurs vertus, leurs doses, les manieres d'operer les plus simples & les meilleures. Avec un lexicon pharmaceutique, plusieurs remarques nouvelles, et des raisonnemens sur chaque operation / [Nicolas Lémery]. Source: Wellcome Collection.

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    1 P R E’ F A C E. boutique 5 C’eft là où il a befoin de toutes Tes bonnes qualitez > & où il faut fur-tout qu’il foit exempt de l’avarice , qui lui feroit acheter des dro¬ gues vieilles & furannées pour en avoir bon marché ; il doit toûjours choi- fir les plus belles & les meilleures, quoi qu’elles coûtent. Outre que par là il s’acquittera de fon devoir , il en fera bien-tôt recompenfé, parce que les Médecins & les Malades ayant reconnu les bons effets que fes Remedes pro¬ duiront, le mettront en réputation. 11 faut qu’il ait foin de renouveller les drogues, qui en vieillilfant perdent la plus grande partie de leurs qualitez, comme les Conferves, les Infufions, les Sucs, les Eaux diftilleés. Qu’il travaille , ou qu’il foit prefent à toutes les Compofitions qui fe font chez lui, ne fe mettant point tant en peine de porter lui-même les Médecines aux Malades, comme de les préparer avec exa&itude. . -■ . Enfin, qu’il évite d’acheter les Compofitions de Pharmacie que vendent les Epiciers & les Colporteurs, & principalement de celles qu’on étale aux Foires, comme de la Theriaque , de POrvietan, du Mithiidat , des Con¬ férions d’Hyacinthe & d’Alkermes, du Cryftal minerai, des Sels d’Abfin- the , de Tamarifc , du Sublimé doux , car elles font prefque toutes très- falfifiées: Et qui l’affurera qu’on n’y aura point mêlé par méprife ou autre¬ ment quelqu’ingredient dangereux ? Il faut autant qu’il fera poffible , que tous les Medicamens compofez qu’il employera, ayent été faits chez lui, afin qu’il foit fûr de leur bonté. Un Apoticaire doit être curieux de tout ce qui concerne fa Profeflion, & pour peu qu’il s’applique à faire fon devoir, il trouvera non-feulement beau¬ coup de fatisfadion, mais un enchaînement de faits divertiffants & capables d’exercer fon raifonnement. 11 ne faut pas qu’il foit prefomptueux pour entreprendre ce qui eft au- deflîis de fa portée , mais que félon la fubordination juftement établie, il foit foûmis & lié d’intérêt au Médecin , pour le foulagement du Mala¬ de, ce qui eft le but où l’un & l’autre doivent afpirer. Au relie, l’étude delà Pharmacie eft d’une confequence indifpenfable à tous ceux qui font profeflion de la Medecine ; car fi l’on ne s’y appli¬ que fuffifamment, on vacille toûjours dans la pratique , & l’on eft fujet à tomber dans des fautes groflieres très-préjudiciables aux Malades. Je con- feillerois à tous les jeunes Médecins d’aller voir operer les Apoticaires, Jfe, de mettre la main à l’œuvre , au moins pendant une année , avant que d’entreprendre de pratiquer , ils feroient bien plus fûrs de leur fait quand il s’agiroit de prefcrire leurs Ordonnances. A cette occafion , il me femble qu’on ne fçauroit affez blâmer la vanité de certaines Facultez de Medecine, qui bien loin d’exciter leurs Etudiants à s’exercer dans la Pharmacie & dans la Chirurgie , pour fe rendre habiles, leur refufent le Bonnet de Dofteur , par la feule raifon qu’ils ont travaillé ' ?» de