Traité pratique des maladies du coeur et de l'aorte / par Ernest Barié.

  • Barié, Ernest, 1848-1931.
Date:
1912
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Credit: Traité pratique des maladies du coeur et de l'aorte / par Ernest Barié. Source: Wellcome Collection.

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    fi5 paroi cardiaque, comme dans la néphrite interstitielle par exemple, tan- tôt c’est par épuisement de la tonicité musculaire, ainsi que cela arrive dans certains cas de dilatation des cavités cardiaques consécutives à l'asthénie du myocarde. Ces notions, de première importance, donnent l’explication de toutes les conditions pathogéniques et du mécanisme du bruit de galop. Potain les a résumées en quelques mots qui constituent la formule brève et précise du bruit pathologique : le rythme de galop peut se produire, dit-il, « dans tous les cas où la résistance élastique de la paroi ventriculaire l'emporte sur la tonicité musculaire, soit par augmentation de la pre- mière, soit par diminution de la seconde ». Dans ce dernier cas, la paroi affaiblie ne peut réagir et n’a plus, pour résister au choc de l’ondée sanguine, que sa propre élasticité ; elle entre dès lors brusquement en tension au moment précis où cette élasticité va être mise en activité; c’est ce qui se passe dans quelques cas de fièvre typhoïde, par exemple. Certaines conditions accessoires augmentent encore l'intensité du galop : a) quand la quantité de sang à pénétrer dans le ventricule à chaque diastole est plus abondante; b) quand une pression intra-car- diaque plus considérable vient à se produire et est suivie d’un degré plus accentué de dilatation du cœur; ce qui arrive, par exemple, lorsque le malade, de la position verticale, prend la position horizontale. Variations de rythme. — Le galop, phénomène de diastole, présente quelques variétés intéressantes à étudier; de plus dans certaines condi- tions, le galop a paru être systolique, nous aurons à dire également quelques mots sur cette variété exceptionnelle sur laquelle on discute encore. A. Galop diastolique. —Le galop peut occuper des places différentes pendant la durée de ce stade de la révolution cardiaque; il comprend, pour cette raison, plusieurs variétés. Tantôt il est franchement diasto- lique, occupant le début, parfois le milieu de la diastole (méso-diasto- lique) ; tantôt il se montre à la fin de celle-ci, précédant, d’un temps plus ou moins court, la systole suivante du ventricule : c’est le galopprésysto- lique. 1° Galop présystolique. — C’est le plus fréquent de tous, et celui que nous avons pris comme exemple de notre description; nous n’y revien- drons pas. 2° Galop diastolique. — Dans quelques circonstances, le bruit anor- mal recule à tel point dans le grand silence, qu'il s’approche notable- ment plus du second bruit de la révolution précédente, que du premier bruit qui va commencer. C’est alors le galop diastolique, Cuffer et L. Guinon 1 ont étudié cette modalité et ont tiré de la place qu’occupe dans le grand silence le bruit-choc de galop, des déductions sur l’état anatomique du myocarde; c’est ainsi qu’un galop diastolique indique- rait un muscle cardiaque encore résistant, alors qu’un galop présysto- lique serait l'indice d’un cœur affaibli et dilaté. 1. Cüffeh el L. Guinon, Revue de médecine, 1886. barié, 3e édit.