Volume 19

Encyclographie des sciences medicales : repertoire general de ces sciences, au XIX siecle.

Date:
1833-46
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Credit: Encyclographie des sciences medicales : repertoire general de ces sciences, au XIX siecle. Source: Wellcome Collection.

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    e> ie ml ml ». jn, ie* ill la cbirnrgie, elle en reclame toutes les precautions sous le point de yue des regies generates, du regime, des preparations et de l’appareil. Apres ce que j’en ai dit plus haut, il est inutile de revenir mainlenant sur les cas qui en permeltent l’application, sur les conditions qui la rendent favorable, sur ses avan- tages et ses inconveniens. On pratique l’extirpation du sein par divers pro- ce'de's; les differences dans le manuel operatoire portent tantdt sur la position qu’il convient de donner a la malade, tantdt sur la forme et la direction des incisions, tan.tot sur la maniere d’arreter lhemor- rhagie et de cic-atriser la plaie. 1° Position de la malade. — Nul doute qua 1’instar de quelques cbirurgiens on ne puisse enlever les tumeurs du sein en plagant la femme sur une chaise ou surun tabouret; mais cette position expose evi- demment plus a la syncope que la position horizon- tale ; il est presque impossible, ensuite, qu’elle n’oblige pas le chirurgien a prendre une attitude inclinee qui le fatigue bientot, si l’operation est tant soit peu longue et difficile. C’est done sur un lit ou sur une table a operation, convenablement garnis, que la malade doit etre couchee. La, il est inutile de luiglisser unepelotedanslaisselle pour repousscr la glande en avant, comme le recommande Bidloo (Sprengel, Hist, de la med., t. vm), ou de lui lenir les bras ecartes a l’aide d’un baton place dans chaque aisselle, comme le prescrit S. Cooper (Surg. diet., p. 799, fourth edit.). Qu’elle ait la lete sufGsamment elevee, que le cote de la tumeur soit incline vers l’operateur, que le bras soit legerement reporte en arriere et en haut, qu’une aleze soit passee derriere la poitrine et au-dessous du sein, pour protegerle lit et les vetemens, c’est lout ce qu’il est permis d’etablir en regie. Un aide tient une compresse devant les yeux de la femme, et se charge de maitriser les mouvemens de la tele ou des epaules; un autre se charge du bras correspondant au cole malade. Il en faut un troisieme pour fixer le bassin, et la main du cote sain. Un quatrieme lend les parlies et les absterge, au moyen d’unecponge, a mesure qu’on les divise. Un cinquieme, enfin, est charge de pre- senter les inslrumens. 2° Incisions. — Les incisions que reclament les tumeurs du sein ne peuvent pas elre disposees de la meme facon dans tous les cas; il est evident, par exemple, que si la peau est assez alteree pour neces- siter qu’on en fasse l’ablalion, il faudra leur donner tantot une forme, tantdt une autre. Ce n’est, en con- sequence, que pour les tumeurs independantes des tegumens qu’il est quelquefois permis de choisir entre les differenles methodes proposees a ce sujet. Personne n’oserait conseiller aujourd’hui de passer deux fils en croix a travers les parties, pour soulever la tumeur et l’exciser d’un seul trait (Heister, Inst, chir., vol. ii, tab. 22, 23); d’ajouter a ces fils une ligature fortement serree, dans le but d’engourdir les parties ; d’enfoncer, soit un double crochet, soit le bident d’Helvetius, soit les morrailles de Hart- mann, dans la masse cancereuse, avant d’en faire 1 extirpation. Il en est de meme de l’incision circu- laire encore de'erite par Dionis (Oper., edit. Lafaye, p. 461); de l incision cruciale, que d’autres ont pre- conisee (Dionis, Oper., p. 459); de l’incision en T, adoptee par Chopart (Mai. cliir., t. 2, p. 45, 46). A moins d’indications partieulieres, on s’en tient mainlenant a l’incision simple, ou bicn a l’incision elliptique ; a l’incision simple, s’il est possible ou s’il convient de conserver la tolalite des tegumens, a l’incision elliptique, toutes les fois que, pour une raison quelconque, on veut enlever une portion plus ou moins etendue de la peau, en meme temps que la tumeur. On a bien propose, il est vrai, de donner a l’incision la forme d’un croissant, afin de pouvoir en abaisser plus tard le lambeau superieur a la maniere d’un couvercle sur loute l’etendue de la plaie; mais en y reflechissant un peu, on voit quo ce procede, vante par M. Galenzowski (Journ. des progres, t. ii, ser. i, p. 236), et que j’ai preconise moi-meme (Med. oper., t. ii, p. 242), n est reelle- ment d'aucun avantage dans la plupart des cas. Pour effectuer ces incisions, on ne se sert ni du rasoir , ni du couteau a amputation , ni du bistouri a exlremile large et carree imagine jadis par Dubois. Le bistouri convexe, pour l’incision des tegumens, et le bistouri droit pour le reste de T operation , suffi- sent toujours et remplissent mieux les diverses indi- cations qui peuvent se presenter , que tous les autres inslrumens connus jusqu’ici. Le sens a donner a l’incision est un autre point qui a divise les chirurgiens. Sans admettre avec Bell (Syst. of oper. surg., vol. ii, p. 133 ) qu’il faille toujours la placer de haut en bas; avec d’autres, qu il soit mieux de lui donner une direction transver- sale ; avec Pimpernelle ( Verduc , Pathol., p. 168, d’apres Sprengel) ( Verduc n’en dit pas un mot : Oper. de chir., p. 183, edit. 1701 ), qu’elle doive plutot suivre le sens des fibres du grand pectoral, je dirai qu on peut, suivant les cas , se conformer aux preceptes de tous ces chirurgiens. Toulefois, l’inci- sion transversale ne serait evidemment preferable que pour les tumeurs tres-elevees, ou celles dont le grand diametre est dirige absolument en travers. Si la reunion immediate doit etre tenlee, et qu’il n’y ait aucune trainee du cote de l’aisselle, l’incision pa- rallel a l’axe du tronc est la plus favorable de toutes a 1 application des bandelettes, a l’emploi des divers moyens unissans. Dans presque tous les autres cas, il vaut mieux s’en tenir a l'incision oblique, non qu’elle metle mieux a meme de respecter le muscle grand pectoral, mais bien parce qu’elle permet de pe’netrer aussi loin que l’etat du mal l’exige du cote de l’ais- selle, et parce que les parties conservees par en haut tendent aussi naturellement a retomber sur la plaie. On ne commence plus aujourd’hui par diviser la peau en demi-lune inferieurement, dans le but de glisser le couteau de bas en haut entre la poitrine et la tumeur , pour le ramener de haut en bas entre la tumeur et les te'gumens, comme lefaisait Ledran. Personne ne prend la peine non plus de marquer le trajet des incisions avec de l’encre avant de com- mencer; seulement il est de regie de commencer par la plus declive, afin de ne pas etre gene par le sang Tome XIX. 7