De la trachéotomie dans le cas de croup : observations recueillies à l'hôpital des Enfants Malades, années 1857 et 1858 (1er semestre) : thèse pour le doctorat en médecine, présentée et soutenue le 13 août 1858 / par Auguste Millard.

  • Millard, Auguste.
Date:
1858
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Credit: De la trachéotomie dans le cas de croup : observations recueillies à l'hôpital des Enfants Malades, années 1857 et 1858 (1er semestre) : thèse pour le doctorat en médecine, présentée et soutenue le 13 août 1858 / par Auguste Millard. Source: Wellcome Collection.

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    énormes, très-rouges, et présentent toutes deux plusieurs fausses membranes bien caractérisées, mais encore petites et séparées les unes des autres. Il n’y a rien sur la luette, ni sur les piliers ; pas d’engorgement ganglionnaire. On administre sur-le-cbarap un vomitif composé de sirop d’ipéca, 30 grammes, et d’ipéca en poudre, et une fols les vomissements cessés, on commence à donner par cuille- rées un julep avec 4 grammes de chlorate de potasse ; mais les fausses membranes augmentent pour ainsi dire à vue d’œil dans la journée; la dyspnée fait des pro- grès, et il survient plusieurs accès de suffocation qui décident mon collègue Boufils à pratiquer la trachéotomie vers quatre heures du soir. L’opération est habilement exécutée; la perte de sang est très-faible, le soulagement immédiat. On place la canule n® 2. — Chlorate, 4 grammes. Le 24 (2* jour). L’enfant a rendu dans la soirée d’hier et cette nuit une très- grande quantité de fausses membranes, épaisses, blanches, les unes larges, les autres assez petites et longues. Elle a bien dormi; son visage est bon; respiration calme et silencieuse (36 inspirations par minute); pouls peu fréquent, à 120; la langue est bonne, l’appétit développé; Léontine a déjà pris avec plaisir à son ré- veil une petite soupe grasse; elle est très-gaie, commence à jouer sur son lit et paraît être dans les meilleures conditions. Le 25. Les fausses membranes continuent d’être expulsées en grande abon- dance; elles sont généralement étroites; deux ou trois seulement sont larges et paraissent provenir de la trachée. L’état général est aussi bon qu’on peut le dé- sirer. Léontine joue toute la journée ; elle mange force oranges, boit du lait, des jaunes d’œufs et de petites soupes; pas de diarrhée. La poitrine est en bon état; on entend des deux côtés des râles sonores, ronflants, très-marqués; ils sont également très-faciles à percevoir avec la main, surtout du côté gauche, par la vibration des parois thoraciques. Le pouls est à 120; la langue est belle; la gorge n’est pas examinée, pour ne pas fatiguer inutilement la petite malade; elle salive abondamment. La plaie est un peu grisâtre, surtout dans ses parties profondes; on la cautérise avec le crayon. —Chlorate de potasse, ut supra; extrait mou de quinquina, 1 gramme, dans du café noir. Papier chimique sur la poitrine. Le 26. L’enfant a continué de rendre des fausses membranes; la toux est assez sèche, ce qui fait craindre qu’il n’y en ait encore; la respiration est calme et la santé générale excellente. La plaie n’a pas mauvais aspect; on n’y touche pas. La canule est enlevée pendant quelques instants, sans que la respiration paraisse gênée. Les amygdales ne présentent plus traces de dipbthérite; elles sont seu- lement rouges et volumineuses. —Traitement ut supra; alimentation légère. Le 27 (5® jour). De nouvelles fausses membranes sont expulsées, mais moins abondantes et moins épaisses. L’état général est on ne peut plus satisfaisant. Les