Rapport sur les travaux de la 7e ambulance / par Armand Desprès.

  • Després, Armand, 1834-1896.
Date:
1871
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Credit: Rapport sur les travaux de la 7e ambulance / par Armand Desprès. Source: Wellcome Collection.

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    la ville. Des uhlans nous attendaient à porto de canon de la place. Je montrai encore mon laisser-passer. Néanmoins, on fit des- cendre de cheval ceux d’entre nous qui étaient montés; peu à peu nous nous vîmes entourés. On nous conduisit par un trajet circu- laire autour de Thionville jusqu’à Bertrange; nous avons fait ainsi sept lieues à pied, et nous étions escortés par 50 uhlans. Arrivés à Bertrange, un officier d’ordonnance du général Hart- mann, vint à notre rencontre tout colère et donna ordre à l’officier de uhlans qui nous conduisait de nous rejeter à Thionville : ce Si ce n’est pas de bon gré, a-t-il dit, ce sera de force. » Je réclamai en vain un entretien du général. Cependant un autre officier d’or- donnance plus calme vint me dire que de Thionville on avait tiré sur un parlementaire prussien qui amenait mon comptable; le fait était vrai; j’eus beau dire que l’ambulance ne pouvait en être responsable, on nous fit retourner sur nos pas à pied par le même chemin, sans repos, sans une minute pour manger; ceux des hommes de l’ambulance qui s’écartaient de la route y étaient ramenés à coups de plat de sabre. Chemin faisant, des régiments prussiens manœuvraient avec une'sorte d’ostentation. J’ai même remarqué que des bataillons avaient changé de village pour nous faire croire, sans doute, que tout autour de Thionville il y avait de nombreuses troupes. Les Prussiens ne savent pas la peine qu’ils ont perdue ce jour-là ! Revenus à Bas-Ham à neuf heures du soir (nous marchions depuis dix heures du matin), l’officier de uhlans nous remit aux mains d’un colonel d’infanterie de land- wehr avec une lettre du général Hartmann, dans laquelle il était ordonné de me prendre mes papiers et de nous repousser dans Thionville; les troupes d’infanterie nous entourèrent aussitôt. On ne me fouilla pas; je donnai le laisser-passer du baron d’Albedyll. Mais ce ne fut pas assez, on me demanda mes autres papiers; je montrai ma feuille de route et ma commission; le colonel prit les deux. Malgré mes réclamations, je ne pus garder que ma commission. Cela fait, le colonel nous intima l’ordre de partir : « Que le chef, dit-il, marche devant avec le prêtre qui portera un drapeau. » Je lui répondis que sa recommandation était inutile, et qu’en France les chefs avaient l’habitude de mar-