L'oeuvre de Jean Baptiste Dumas / [M. Maindron] ; avec une introduction par M. Schutzenberger.

  • Maindron, M.
Date:
1886
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Credit: L'oeuvre de Jean Baptiste Dumas / [M. Maindron] ; avec une introduction par M. Schutzenberger. Source: Wellcome Collection.

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    de chlore à trois atomes d’hydrogène ; il n’en garde pas moins les principales propriétés du composé initial; comme lui, il est acide monobasique ; les dédoublements qu il subit sous diverses in¬ fluences sont comparables et de même ordre que ceux éprouvés par l’acide acétique. Et maintenant peu de mots suffiront pour faire attribuer à Dumas sa véritable place parmi les fondateurs de la chimie moderne. La grande majorité des réactions au moyen desquelles nous réalisons la synthèse des composés les plus complexes sont des substitutions successives d’éléments et de groupes d’éléments, dans un type primordial que nous modifions ainsi progressive¬ ment, jusqu’à ce que l’édifice que nous avons en vue soit entiè¬ rement construit. Le type chimique est entré dans la science comme une vérité de premier ordre. C’est en développant d une maniéré rationnelle cette notion fondamentale que Gerhardt a pu classer avec tant de bonheur et de méthode l’ensemble si vaste des composés du carbone. Par la notion de l’atomicité des éléments, on est arrivé à rendre compte de la structure intime des types, de la nécessité de leur existence ; on a établi la répartition des forces moléculaires qui maintiennent réunis les atomes constituants d’un composé chimique. On a donc élargi et développé l’idée primordiale, grâce au travail immense de toute une légion de savants éminents. Mais il n’en est pas moins vrai que les pre¬ mières assises de l’édifice portent le nom de Dumas gravé en caractères indélébiles et l’aspect grandiose du monument qu’elles supportent ne doit pas faire oublier les services de celui qui a rendu sa construction possible. Après avoir montré Dumas aux prises avec une doctrine qui à son heure avait donné à la science un essor remarquable, mais devenait impuissante pour expliquer les faits nouveaux qui surgissaient de tous côtés ; après l’avoir vu substituer aux idées de Lavoisier et de Berzélius une théorie plus générale qui domine encore aujourd'hui après un demi-siècle d’existence, nous