L'Auvergne thermale à l'époque gallo-romaine / Etienne Chabrol.

  • Chabrol, Etienne, 1883-
Date:
1931
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Credit: L'Auvergne thermale à l'époque gallo-romaine / Etienne Chabrol. Source: Wellcome Collection.

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    aquœ Neri, aquœ Bormoni : nul doute qu’il s’agisse là de Néris ou de Bourbon-Lancy, peut-être de Bourbon-PArchambault. Mais que faut-il entendre par le signe thermal d'aquis calidis qui se trouve dans leur voisinage ? L’emplacement de ces eaux chaudes a suscité bien des controverses, et de même que dix villes réclament la naissance d’Homère, plus de dix stations minérales d’Auvergne prétendent avoir été les aquis calidis. C’est qu’en regard de la carte de Peutinger nous disposons d’un autre document, d’allure sibylline, qui nous a été légué par l’évêque de Clermont, Sidoine Apollinaire (1). Dans un de ses écrits, Sidoine Apollinaire s’adresse en ces termes à son ami Aper : « Où te trouves-tu, cher ami, n’es-tu pas auprès de nos eaux chaudes ; ces aquae calidae qui sont si favorables aux maladies du foie et aux phtisiques languissants et curables ; qui jaillissent de cavités rugueuses en roulant des pierres poreuses tout imprégnées de soufre ? N’es-tu pas plutôt au fond de nos montagnes entourées de châteaux-forts ? » Devant ce texte où les eaux chaudes, les ch⬠teaux-forts, les montagnes, les eaux sulfureuses, les torrents se trou¬ vent juxtaposés, les commentateurs ont beau jeu pour formuler des hypothèses. Immédiatement Chaudesaigues s’écrie : « Les aquae calidae, mais c’est, mon nom, j’ai des eaux chaudes qui jaillissent à 80° ; nul doute que les Romains se soient baignés dans mes piscines fumantes ; j’ai le torrent de la Truyère et des châteaux-forts, et j’ai aussi l’autorité de M. Walckenaer » (2). « Pardon, — protestent Michel Bertrand (3) et le Dr Nicolas (4) au nom du Mont-Dore, — des eaux chaudes, nous en avons aussi et nous pouvons également faire état de torrents, de montagnes et de burgs démantelés. N’est-ce pas à notre station que Sidoine Apollinaire fait allusion lorsqu’il parle « des phtisiques languissants et curables ? » Des phtisiques, enten¬ dons-nous bien ; nous ne soignons pas au Mont-Dore la tuberculose pulmonaire en activité, mais nous traitons ses cicatrices : l’asthme et l’emphysème ». A ce moment, Vichy intervient et vous n’ignorez pas que dans les discussions qui mettent aux prises les archivistes et les archéologues, Vichy possède une certaine expérience, car Vichy n’est pas très éloignée de Glozel : Les aquis calidis ? Mais regardez attentivement la carte de Peutinger ; elles sont situées sur la voie romaine (5) qui s’étend de Lyon à Clermont, en traversant Roanne et Varenne-sur Allier (6). Cette grande artère passait autrefois par Vichy. Avant la construction de nos quais et la plantation de nos (1) Sidoine Apollinaire. — Livre V, lettre XIV, Edition Teubner, 1895, page 11. (2) Walckenaer. — Géographie ancienne des Gaules, t. II, p. 289. (3) Michel Bertrand. — Recherches sur les eaux du Mont-Dore, 1823. (4) Nicolas. — La médecine dans les œuvres de Sidoine Apollinaire, Revue médicale du Mont-Dore, 1901. (5) D’Anville. — Notice sur l'ancienne Gaule tirée des monuments romains. Chez Durand, rue du Foin. Paris, 1760. (6) Voir Greppo. — Etudes archéologiques sur les eaux thermales et minérales de la Gaule à l'époque romaine. page 10, Bibliothèque nationale, Paris 1846.