Contribution à l'étude des idées hypochondriaques simples (non délirantes) : thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier le 30 juillet 1903 / par J. Reyne.

  • Reyne, J.
Date:
1903
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Credit: Contribution à l'étude des idées hypochondriaques simples (non délirantes) : thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier le 30 juillet 1903 / par J. Reyne. Source: Wellcome Collection.

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    Actuellement il n’existe plus de malades imaginaires; mais les malheureux hypochondriaques n’en ont pas moins conservé une fort mauvaise réputation. Cotard, dans son article Hypochondrie, du dictionnaire Dechambre, en fait une description aussi vivante que peu avantageuse: « Le malade se croit atteint d’anévrysme, d’hy- pertrophie du cœur ; à chaque instant, il se tàte le pouls et lait appeler un médecin; il ne veut ni sortir seul, ni rester seul une minute, tant il a peur d’une défaillance subite. S’il existe un peu d’angine glanduleuse, un peu de catarrhe des voies respiratoires, quelques accès d’asthme, s’il a de l’expectoration matinale avec quelques sibilances, l’hypochon- driaque ne tarde pas à se croire menacé d’une maladie grave de la poitrine. Il ne rend pas un crachat sans examiner soi- gneusement la coloration, la consistance ou l'odeur, il regarde à tous moments sa gorge dans un miroir, s’ellraie de la présence de quelques granulations ou même de la conforma- tion normale de la luette et des amygdales. Très sensible à l’impression du froid, il se confine dans son appartement, ou même dans son lit, se couvre d’une manière exagérée et redoute les courants d’air. Pour ménager ses poumons ou son larynx, il se condamne à parler par gestes et fatigue son entourage par un toussotement continuel. » Avant Cotard, Bail avait insisté sur l’autophilie et les tendances orgueilleuses de ces malades. Falret faisait de l’hypochondriaque un être mécontent de tout et de tous, exigeant, et souvent irritable, ironique et caustique. Par moments, et surtout lorsqu’il est en dehors du milieu de la famille, l’hypochondriaque peut se montrer très gai, mais, en général, il ne tarde pas à expier et surtout à laire expier autour de lui ces accès de gaieté passagère. Nous donnons ici quelques observations qui répondent assez bien à cette description :