A seated Greek woman on an obstetrical stool being held in position by her husband while giving birth aided by a midwife, another attendant dresses the first baby. Line engraving by A. Tardieu after N. Maréchal.

  • Maréchal, Nicolas, -1803.
Date:
1801
Reference:
16911i
  • Pictures

Selected images from this work

View 2 images

About this work

Description

Sonnini, op. cit., p. 80: "J'ai eu l'occasion d'assister à l'accouchement d'une femme de ces pays [les îles de l'Archipel]; et comme je suis le premier qui en est parlé, j'entrerai dans quelques détails sur un sujet si intéressant pour l'histoire de l'homme. (Voyez la planche VII). J'observerai d'abord que la jeune femme à l'accouchement de laquelle j'assistai, n'avoit pas plus de dix-huit ans: elle étoit grande, d'une constitution robuste, et d'une beauté que les Grecques de l'antiquité auroient enviée. Les avant-coureurs de l'enfantement se manifestèrent au moment du souper: on conduisit la jeune femme dans sa chambre; j'eus la permission de l'y suivre. La sage-femme, fort âgée et dont on vantoit le savoir et l'expérience, arriva accompagnée d'une aide, à peu près aussi vieille qu'elle, mais d'une physionomie moins remarquable et moins prononcée. Un peintre qui auroit voulu [p. 81] représenter une sibylle, n'auroit pu mieux choisir son modèle: tout en elle annonçoit les dehors d'une magicienne, et ses réponses au questions que je lui faisois, pouvoient passer, par leur obscurité, pour autant d'oracles. Elle portoit aussi une espèce de trépied, dont je vis bientôt l'usage auquel j'étois loin de m'attendre; ce meuble fort singulier n'est pas d'un morceau de bois plein. Deux pièces arrondies et un peu couvertes en dehors s'unissent à angle aigu et supportent à leur jonction un morceau plat et propre à s'asseoir; le tout est enveloppé et fort négligemment garni de vieux linges, et supportés par trois pieds fort bas et aussi grossièrement travaillés que le reste, dont l'un assujettit l'espèce de sellette de l'angle, et les deux autres sont placés sous les deux branches et vers leur extrémité.

"La première attention de la sage-femme fut de faire ouvrir les serrures des portes, des caisses, des malles et de tout ce qui pouvoit se fermer à clef dans la maison. Cette précaution de tenir tout ouvert, fondée sur une analogie fort bizarre, est de rigueur, si l'on veut que l'enfantement n'éprouve point de difficulté; et par une suite de ce préjugé [p. 82] ridicule, l'on n'y souffre que les femmes, les filles en étant absolument bannies. L'on me prévint aussi que, si je voulois être présent, je devois me décider à rester dans la chambre jusqu'à ce que l'accouchement fût absolument terminé. C'est une règle que personne ne peut enfreindre.

"Dès l'instant que le travail commence, ceux qui sont dans l'appartement ne peuvent plus en sortir, come ceux qui sont au dehors ne peuvent plus y entrer. Les premiers encourent même une sorte de souillure, qui les prive de toute communication avec d'autres personnes, jusqu'à ce qu'un prêtre, que l'on avertit à ce sujet, soit venu les bénir et les relever de l'impureté que l'on s'imagine qu'ils ont contractée.

"Cependant la nature commencoit à agir; les efforts qu'elle provoque pour hâter la naissance d'un nouvel être, se multiplioient et se rapprochoient; tout annonçoit un travail facile et un accouchement heureux. Pendant la durée de cette action de l'enfant sur sa mère, celle-ci ne restoit point oisive; on la forçoit à se promener sans cesse dans sa chambre: si le m[...] un peu de foiblesse ou de découragement lui faisoient désirer de prendre un instant de repos, les deux vieilles la [p. 83] tenoient sous les bras et l'obligeoient à marcher; et certes, elles me paroissoit n'en avoir aucune envie. Lorsque les douleurs arrivoient, on la faisoit pencher et se courber en devant sur son lit, et la sage-femme, placée derrière elle, lui pressoit fortement les flancs de ses deux mains, qu'elle y tenoit appuyées jusqu'a ce qu'une nouvelle douleur vint l'interrompre et faire mettre la femme en situation d'eprouver de nouvelles pressions des mains de la sage-femme.

"Je ne suis pas assez versé dans la connoissance du mécanisme que la nature emploie en cette occasion, pour décider si la méthode d'appuyer fortement les mains sur le bas du dos d'une femme, au moment même des douleurs, est un moyen salutaire our nuisible; tout ce que je puis assurer , c'est qu'elle est généralement en usage dans les contrées que je décris, et où les accouchements sont presque toujours heureux. J'ajouterai que j'en ai observé un bon effet, du moins en apparence; car les douleurs n'étoient pas longues, quoique se succédant rapidement, et la jeune personne qui [p. 84] les éprouvoit n'en sembloit pas fort affectée. ..."

After the passage quoted above, Sonnini cites a letter from an unnamed physician, dated "Paris, le 13 nivôse an IX", disapproving of the practices described in the Greek archipelago. He concludes however that (p. 86)"Il n'est pourtant point, peut-être, de pays sur la tere, où les accouchemens soient plus doux, plus heureux et moins suivis d'accidens ..."

Publication/Creation

1801

Physical description

1 print : line engraving ; platemark 23.2 x 29.6 cm

Lettering

Accouchement d'une femme grecque de l'Archipel. Maréchal del. ; Dirigé par Tardieu l'ainé.

Reference

Wellcome Collection 16911i

Type/Technique

Languages

Where to find it

  • LocationStatusAccess
    Closed stores

Permanent link