Thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier, le 9 février 1838 / par Soulé (Alexandre-Paul).

  • Soulé, Alexandre Paul.
Date:
1838
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Credit: Thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier, le 9 février 1838 / par Soulé (Alexandre-Paul). Source: Wellcome Collection.

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    et de ses propres yeux vu le poison ; toutefois il ne peut pas dire , la main sur la conscience , qu*il n’y a pas empoisonnement, en présence de symptômes et de désordres organiques dont une sub- stance vénéneuse peut être présumée la cause , quoique le poison ait échappé aux recherches les plus minutieuses. Dans l’empoisonne- ment par l’acide phosphorique, les symptômes et les lésions de tissu sont loin de donner cette somme de probabilités qui, dans beau- coup d’autres cas, jette dans l’esprit du médecin légiste une convic- tion que la chimie confirme. L’action de l’acide phosphorique sur nos organes est celle de tous les acides énergiques ; elle est chimique- ment corrosive , et irritante par réaction vitale ; de là deux genres de phénomènes produits dans deux périodes bien distinctes : d’abord cuisson, chaleur vive, douleur dans les parties cautérisées par l’acide ; plus tard développement, autour de ces points, d’une phlegmasie entraînant avec elle tous les symptômes locaux ou généraux qui ac- compagnent l’inflammation de tel ou tel organe. Le seul fait qui ré- sulte de l’examen de ces premiers moyens toxicologiques , c’est que l’empoisonnement a eu lieu par un acide caustique , et que c’est vers cette classe de poisons que doivent être dirigées les expériences chimiques. L’odeur trahit plusieurs de ces substances vénéneuses, et partant indique les réactifs qui en constateront la présence : l’acide phos- phorique est inodore, mais il possède plusieurs propriétés auxquelles il sera facilement reconnaissable ; il est très-sapide ; il rougit forte- ment la teinture de tournesol ; doué d’une grande solubilité dans l’eau , le solutum forme dans l’eau de chaux un précipité blanc de phosphate de chaux ; soluble instantanément dans un excès d’acide phosphorique et dans l’acide azotique ; il ne précipite point par l’ammoniaque pure , ni par l’azotate d’argent ; si l’on ajoute un peu de soude, il forme avec ce sel un précipité jaune serin de phos- phate d’argent ; le précipité deviendrait couleur d’olive si l’on ajou- tait trop de soude. L’acide phosphorique est solide ou liquide ; dans ce dernier cas, il peut être visqueux, épais , ou bien coulant comme l’eau ; desséché ( s’il n’est pas à l’état solide ) et chauffé fortement