Volume 2

L'aphasie de Broca.

  • Moutier, Francois.
Date:
1908
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Credit: L'aphasie de Broca. Source: Wellcome Collection.

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    tée et dans la récitation de mots sériés. Le malade, pour tous ces exercices, se donne un mal considérable : l'attention apportée au son qu'il voudrait émettre le gêne même dans ses énumérations, et c'est ainsi qu'il renonce à dire l'alphabet. Jamais du reste il n'est sùr de lui ; il se reprend à tout instant. Les objets que l'on présente sont parfaitement reconnus. Le vice de pro- nonciation déjà décrit en déforme les noms : poupée = pucée, pupée casquette — une sastsette panier — un famier mirliton — un turlutuzu chantepleure — une sanfeure ou une cannelle arrosoir — une ferasoir tambourin — un banbour tamburin crécelle — un purnitsé (tourniquet) soldat — un tantatin, un fantassin Dans le chant et dans la lecture à haute voix ce sont toujours les mêmes altérations qui s'observent, le malade comprend d'ailleurs parfaitement tout ce qu'il dit. Le calcul aurait été autrefois familier à Honv.. mais, s'il déclare qu'il a su, il déclare également qu'il a perdu, faute d'habitude. En réalité, le ma- lade fait correctement l'addition, mais fait quelques erreurs dans les opéra- tions plus complexes, il fait du reste comprendre que ses efforts lui cassent la tète. L'heure est correctement lue, et la montre parfaitement placée au chiffre désiré. Le malade écrit absolument bien delà main gauche. La mimique spontanée et la mimique descriptive sont très bonnes. Le malade comprend toujours parfaitement ce dont on veut lui parler. Vient- on par exemple à le prier de dessiner une brique, il figure un rectangle et ajoute qu'il y a 525 briques au mètre cube, le prix du mètre cube étant de 12 fr. 50. Les principales couleurs sont reconnues mais les nuances en sont peu ou point appréciées. La mémoire est excellente, mais le malade éprouve une très grande difficulté à reproduire le cri d'animaux divers. Les exemples suivants montrent le bien-fondé de ces observations. A quelle date ôtes-vous tombé paralysé ? — Le 2 novembre en 1899. — Quand ôtes-vous né ? — Le 3 moi 1859. — Comment iriez-vous de la rue St Charles à Grenelle au Palais-Royal ? — Je ne sais pas le nom des rues : rue de Sèvres, rue St-Domiditte, la place de la Concorde et puis la rue Ridoli. Que fait le vent quand la poussière couvre les routes ? — Ça soulève de la poussière. — Et que voit-on alors ? — On voit trouble. Quel est le cri du coq ? — Le malade fait « kokorico mais sans remuer les lèvres, le son est lointain et voilé. — Le cri du chien ? — Il aboie. — Faites-le ? ~ Le malade ne parvient qu'à rééditer le cri du coq. — Et le