Volume 1

L'aphasie de Broca.

  • Moutier, Francois.
Date:
1908
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Credit: L'aphasie de Broca. Source: Wellcome Collection.

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    serait malaisé.Examinons par exemple le cas publié par Aies. Il s'agit d'une jeune femme de 35 ans, présentant un abcès du lobe frontal gauche. L'auteur admet que les fibres en rapport avec F3 sont détruites ; mais il ne nous parle pas de la capsule externe,il nous laisse ignorer les limites supérieures et inférieurs de l'abcès; sa description clinique ne nous permet même pas de reconnaître avec netteté le syndrome aphasique dans ce qui peut n'être, après tout,que la torpeur symptomatique d'une compression des lobes frontaux ! Bouillaud, à propos du cas de Langaudin, avait déjà devant l'Académie proclamé sans valeur de telles obser- vations. Parmi les aphasies traumatiques, nous constatons même indi- gence de détails cliniques, même imprécision — inévitable — en la délimitation des lésions. Bien plus, les causes éventuelles de l'aphasie sont souvent multiples : la fracture a planté une es- quille au pied de F3, c'est possible, comme dans le cas de Simon, mais il existe également un abcès ou une méningite purulente, et dans ces conditions, appeler un cas de ce genre une « expérience instituée chez l'homme » nous semble, malgré l'autorité de Nothnagel, une qualification un peu téméraire. On parle souvent encore de la compression à distance du pied de F3. Semblable pathogénie paraît être invoquée par Berger et Mlle Klumpke. Il en est de la compression comme du choc, on peut les invoquer, en montrer l'existence à la rigueur ; mais ces accidents prouvent peu de chose, et ne sauraient localiser leur action sur une aire aussi limitée que le centre discuté. Serons-nous plus heureux avec les méningites ? Les ménin- gites purulentes dérivant ordinairement de quelque traumatisme, sont susceptibles des critiques précédentes. Quant aux méningi- tes tuberculeuses,leur diffusion même nous rendrait suspecte leur valeur pathogénique, si les observations que nous avons pu réu- nir ne présentaient un caractère particulier par sa constance. Nous avons analysé 10 cas d'aphasie motrice par méningite tu- berculeuse, et dans aucun de ces cas, le trouble du langage ne dépend d'une lésion de F3. Non seulement dans les observations de Liouville, Quinquaud, Goetz, Masing, on ne fait aucune men- tion du contre de Broca, mais encore Galliard, Dejerine, Lioh-