Le grand botaniste et bactériologiste Ferdinand Cohn / par Jacob Seide.

  • Seide, Jacob.
Date:
1950
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Credit: Le grand botaniste et bactériologiste Ferdinand Cohn / par Jacob Seide. Source: Wellcome Collection.

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    Ferdinand COHN à qui échut le destin d’être le premier pro¬ fesseur juif, dans une des universités de la Prusse, était l’enfant du ghetto. Bien qu’à cette époque le ghetto ait cessé d’être officiel et que ni les murs, ni les portes ne l’aient séparé des rues des chrétiens, toutefois sa réalité et non seulement son extérieur ne laissent pour¬ tant aucun doute. C’est ainsi qu’en témoignent les premières pa¬ ges du fragment de son autobiographie, où il raconte « Dans le coin nord-ouest de la ville se trouvait la ville des Juifs, le ghetto de Breslau. Bien qu’il ne fut pas fermé par des portes de la ville des chrétiens comme cela se passait ailleurs, les Juifs s’y rassemblèrent, s’y bousculèrent quand même selon leurs anciennes habitudes, dans les rues et ruelles étroites. Quelques-uns seulement ont osé chan¬ ger leurs logements ou leurs boutiques pour s’installer dans les rues voisines. Depuis l’occupation de la ville de Breslau par la Prusse, il y avait une grande communauté juive, mais le nombre des Juifs qui obtinrent droit de séjour était limité par la loi. D’autres qui furent ïndispensables pour l’existence du commerce, vécurent là en tant que employés de maison ou de bureau. Si quelqu’un venait à mourir dans la ville, il fallait l’enterrer dans un des villages voisins, dans la majorité des cas, à Dyhren- furth, où il existait une communauté juive très notoire sous la pro¬ tection du Prince Hoym le tout puissant ministre de Silésie. C’est dans cette ville de Dyhrenfurth que naquit le 23 août 1806 son père Isaac COHN, fils de Jacob COHN, correcteur à l’impri¬ merie juive, qui édita des livres de prières et des bibles. Après la mort de sa première femme, enterrée à Dyhrenfurth : Jacob COHN partit à Breslau où il se remaria. De sa deuxième femme il eut une fille appelée Fanny, qui se maria avec un savant Juif russe, Chwolson, de St-Petersbourg. La rue principale, dans le quartier juif de Breslau était la Karlstrasse, mais que l’on appelait communément « la rue des Juifs ». Là se trouvaient les maisons des Juifs riches mais aussi des petits hôtels (auberges) où habitaient les commerçants juifs venus de Breslau, de Pologne, de Russie ou de Hongrie. Au rez-de-chaussée des hôtels se trouvaient les magasins et les écuries et à l’étage supérieur les logements des cochers. Presque tous étaient des Juifs polonais portant un caftan noir et long et sur la tête un chapeau aplati à bords entourés de peau de renard ; tous portaient une longue barbe et des papillottes (péoth). Les autres grandes pièces leur servirent de synagogue où ils prièrent les jours de fête et les samedis. Dans une des maisons de cette rue dite la Graupenstrasse qu’est né Ferdinand COHN. H raconte dans son journal que son père a reçu son instruction primaire à l’école élémentaire juive, c’est-à-dire au « hédère », (école