Volume 8

Traité de médecine ... / Charcot, Bouchard, Brissaud.

Date:
1898-1905
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Credit: Traité de médecine ... / Charcot, Bouchard, Brissaud. Source: Wellcome Collection.

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    deux facteurs priment tous les autres par leur importance, et tiennent sous leur dépendance non seulement la plupart des symptômes généraux, mais aussi la inarche et la terminaison mômes de l'affection^ puisque la vie du malade leur est subordonnée : ce sont Y abondance de Vépanchement, et le degré d'altération du myocarde. Le mouvement fébrile, en tant qu'appartenant en propre à la péricardite, n'offre rien de spécial : il demeure, à cette période, stationnaire ou même com- mence à décroître, à moins de survenance d'accidents de suppuration au cours d'une péricardite tout d'abord séro-fibrineuse. De même, l'élément douleur persiste sous la même forme qu'au début, s'il existe, ou s'atténue progressive- ment. Cependant, si la maladie a évolué jusque-là sans réaction douloureuse, on peut voir apparaître à ce moment les premiers phénomènes de gêne con- strictive, de pesanteur, ou d'oppression précordiale, s'accentuant à mesure que le liquide s'accumule en plus grande quantité, distend davantage le péricarde, et comprime le cœur. Mais c'est particulièrement la dyspnée qui entre en scène, ou s'accroît du fait même de l'épanchement, surtout si la production en est assez rapide; lorsque le liquide se collecte lentement, les manifestations dyspnéiques du début peuvent cependant n'être pas notablement modifiées : en effet, tant que l'épanchement n'atteint pas un volume excessif, la distension progressive de la cavité séreuse se peut adapter au volume de cette collection liquide sans qu'une pression intra-péricardique trop considérable s'établisse. Les causes de la dyspnée sont d'ailleurs multiples. Nous n'avons pas à revenir sur celles que nous avons déjà étudiées à la première période; mais, du fait même de l'accumulation du liquide dans le péricarde, les poumons, surtout le gauche, sont refoulés et comprimés, l'ampliation et le retrait alternatifs du thorax sont entravés, enfin la circulation intra-cardiaque se trouve gênée par la compression à laquelle le cœur est soumis. Les expériences instituées tout d'abord par François-Franck et Lagrolel, puis renouvelées par François-Franck en 1897, ont montré, ainsi qu'on pouvait le prévoir, que ce sont surtout les parties les moins résistantes du myocarde, les oreillettes, qui sont affaissées et dans lesquelles se trouve entravé le cours du sang lorsque la pression intra-péricardique atteint une certaine intensité : d'où la stase veineuse, et en particulier la stase pulmonaire contribuant puis- samment à la production de la dyspnée. Celle-ci, ordinairement fort pénible, est portée quelquefois jusqu'à l'orthopnée, avec crises paroxystiques et angoisse extrême; le malade présente alors une bouffissure de la face, avec cyanose, révélant la gêne considérable de l'hématose et la menace imminente d'asphyxie terminale. Parfois, lors d'épanchement volumineux, le malade ne peut trouver quelque soulagement que dans la position genu-pectorale, ainsi que Zehetmayer et Merklen en ont observé chacun un cas. Souvent, dans le cas d'épanchement moins considérable, la station assise soulage le malade, le liquide s'accumulant alors surtout dans les régions antéro- inférieures du péricarde et la compression des oreillettes et des gros vaisseaux se trouvant ainsi momentanément diminuée. D'ailleurs, les phénomènes résultant de la compression exercée sur le cœur se trouvent, dans bien des cas, notablement accrus par l'existence d'un degré plus ou moins marqué de myocardite, la perte de résistance et d'énergie con-