Volume 10

Traité de médecine ... / Charcot, Bouchard, Brissaud.

Date:
1898-1905
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Credit: Traité de médecine ... / Charcot, Bouchard, Brissaud. Source: Wellcome Collection.

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    générale du Système nerveux se sont beaucoup précisées, grâce à l'emploi de la méthode de Golgi et de celle d'Ehrlich ; quoiqu'il s'agisse là de faits relatifs surtout à la structure du système nerveux central, nous croyons devoir en dire quelques mots. Ramon y Cajal a montré que les éléments ner- veux ne constituent pas un réseau continu, comme le croyait Gerlach, mais possèdent une individualité anatomique et physiologique qu'ils conservent de- puis la phase embryonnaire jusqu'à l'âge adulte. Nées par division des cellules de la gouttière neurale (His), les cellules nerveuses poussent des prolongements différenciés à l'aide desquels elles entrent en communication les unes avec les autres, mais cette communication se ferait toujours par contact et non par continuité comme on l'avait cru jusqu'alors. Waldeyer a donné le nom de « neu- rone » à l'unité anatomique et physiologique constituée par chaque cellule mu- nie de ses prolongements. Les prolongements sont de deux sortes : protoplas- miques et physiologiquement cellulipètes, cylindre-axiles et physiologiquement cellulifuges ; chaque cellule possède en règle générale plusieurs prolongements protoplasmiques, qui sont nus, et un seul prolongement cylindre-axile, qui est recouvert de myéline. Par exception, les cellules des ganglions rachidiens don- nent naissance à un seul prolongement, en tout; cet unique prolongement se bifurque bientôt pour donner naissance à deux fibres (fibres en T, découvertes par Ranvier) dont l'une, dirigée vers la périphérie, est cellulipèle et doit être assimilée à un prolongement protoplasmique, tandis que l'autre, dirigée vers la moelle, est cellulifuge et représente le véritable cylindre-axe ; les prolongements cellulipètes des cellules des ganglions rachidiens sont munis d'une gaine myélinique; ils constituent les fibres sensitives des nerfs périphériques; les prolongements cellulifuges forment les racines postérieures. Quant aux fibres motrices des nerfs périphériques, elles sont constituées parles cylindres-axes des cellules des cornes antérieures de la moelle. Les fibres dont nous allons étudier la pathologie sont soumises à une double influence physiologique : d'une part, elles reçoivent leur vitalité de cellules situées dans l'axe cérébro-spinal ou dans les ganglions rachidiens, cellules dont elles ne sont qu'un organe; d'autre part, elles entrent dans la constitution du tissu des nerfs périphériques dont elles forment l'élément noble et tirent leur nourriture des vaisseaux de ce tissu. Comme dans tous les tissus, il existe dans les nerfs une solidarité physiologique très étroite entre les différents éléments constitutifs, et toute souffrance de l'élément vasculo-conjonctif retentit sur l'élément noble, de même que toute souffrance du cylindre-axe provoque une réaction de l'élément interstitiel et des vaisseaux. Il résulte de ces dispositions que les conditions pathologiques des nerfs périphériques sont fort complexes. Il est juste d'ajouter que la « théorie des neurones » n'est pas actuellement universellement acceptée et que l'étude de certains faits a amené quelques auteurs à admettre l'existence d'un réseau nerveux différent du réseau de Gerlach, mais également continu (Apathy, Bethe). D'ailleurs peu importe, au point de vue qui nous occupe, que l'une ou l'autre théorie soit vérifiée par la suite; les travaux des dernières années ont montré que les faits anatomo- pathologiques anciens et nouveaux s'accordent fort bien avec la théorie des neurones; mais, à vrai dire, on pourrait concevoir sans difficulté leur enchaî- nement en supposant un réseau continu, quelle qu'en soit la nature. Le seul fait qui semble découler des notions acquises est l'individualité anatomique et physiologique des éléments nerveux; chaque cellule avec ses prolongements