Volume 1

Traité de médecine ... / Charcot, Bouchard, Brissaud.

Date:
1898-1905
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Credit: Traité de médecine ... / Charcot, Bouchard, Brissaud. Source: Wellcome Collection.

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    Tulipe; et, pourtant, leur union naturelle et leur mode de groupement ne pourront jamais fournir qu'un Lis ou une Tulipe, et c'est par là seulement qu'on pourra reconnaître qu'elles sont d'origine différente. 6° FORMES ANORMALES OU D'INVOLUTION Quand une espèce a dépassé le point culminant de son développement et commence à vieillir; quand, de plus, les conditions de milieu sont devenues défavorables, soit par épuisement des substances nutritives, soit par formation de nouveaux composés résultant de la vie même des Bactéries, on voit fréquem- ment apparaître des formes irrégulières ou d'invohition. Le Bacille de la diphtérie, qui présente dans les cultures jeunes la forme de petits coins mousses, isolés ou réunis par paires, uniformément colorables, revêt ordinairement dans les cultures âgées l'aspect de massues ou d'haltères plus ou moins courbes, dont le contenu, après coloration, se montre formé de granules en série que l'on pourrait confondre avec un streptocoque. D'autres bacilles donnent des filaments enlacés comme une masse de cheveux, ou enroulés en spirale les uns sur les autres, disposition qu'on désignait à tort sous le nom de Spirulina (Bacillua anthracis, Proteits vidgaris, etc.). Il n'est pas jus- qu'à l'existence de ramifications qu'on ne rencontre parfois cbez les Bacilles de la diphtérie, de la tuberculose, etc., et l'on pourrait citer encore beaucoup d'autres exemples de formes anormales apparaissant dans des conditions ana- logues. Le plus souvent, ces formes d'involution sont un indice de dégéné- rescence et de mort; mais il est possible que, dans certains cas, l'anomalie dépende de l'adaptation à une fonction spéciale, comme chez plusieurs Bacté- ries des fermentations. C'est ainsi que le Bacilhis aeeticus, qui végète surtout en chapelet dans les milieux qu'il acétifie, fournil aussi des articles longs et renflés, mélangés aux cellules courtes qui peuvent être considérées comme caractéristiques de l'espèce. Les tubercules radicaux des Légumineuses l'enferment des organismes dont la forme est celle de bâtonnets relativement gros, ordinairement irréguliers, souvent pourvus de deux ou trois branches. Ce sont là des déformations que l'on peut considérer comme maladives et qui semblent être en rapport avec la pro- priété spéciale que ces Bactéries possèdent, comme on le verra plus loin, de fixer l'azote gazeux du sol et de l'atmosphère. Cultivées, en effet, en dehors de la plante dans des milieux artificiels, ces Bactéries reprennent leur forme nor- male. Quant aux variations morphologiques spéciales qu'on obtient par l'emploi de divers agents physiques ou chimiques, on aura l'occasion de les examiner à pro- pos du polymorphisme. 7° MULTIPLICATION PAR DIVISION Le principal mode d'extension de l'espèce consiste dans la division, dont la rapidité est fonction directe des conditions de nutrition, d'aération, de tempé- rature, etc. Ordinairement, l'accroissement de la cellule ou du filament, chez les Champignons, est unipolaire, tandis qu'il est bipolaire chez les Bactéries. Cet accroissement précède la division transversale. Lorsque la cellule bacté- rienne a atteint les dimensions qui, dans les conditions normales, semblent