Volume 7

Traité de médecine ... / Charcot, Bouchard, Brissaud.

Date:: 1898-1905

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Credit: Traité de médecine ... / Charcot, Bouchard, Brissaud. Source: Wellcome Collection.

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dyspnées asphvxiques, en particulier celles qu'on observe dans l'intoxication par l'oxyde de carbone et par le gaz des fosses d'aisances, celles qu'on observe à la période algide du choléra, peuvent aussi créer l'emphysème. L'emphysème expérimental qui succède à la section des nerfs pneumogas- triques (Longet, Claude Bernard) est encore un emphysème inspiratoire, du aux efforts que fait l'animal pour respirer : suivant Claude Bernard, l'animal, privé de la sensibilité pulmonaire, ne sait plus limiter ses efforts respiratoires à la capacité de son poumon. On a accusé les affections du nez et du rhino-pharynx (rhinite chronique, végétations adénoïdes) d'engendrer l'emphysème ('). L'origine nasale ou naso- pharyngée de l'emphysème est contestée par Virchow et Baginski. Ces auteurs font remarquer que les enfants atteints de sténose nasale et obligés de respirer par la bouche présentent d'ordinaire un thorax très étroit et non une poitrine très dilatée. Cette remarque est juste. Mais il faut ajouter que les sujets atteints de rhinite chronique ou de végétations adénoïdes sont parfois des asthmatiques et c'est dans ces cas qu'on rencontre l'emphysème. Celui-ci ne dépend pas de la lésion des premières voies; il dépend de l'asthme qui la complique. Tous les emphysèmes que nous venons de citer sont des emphysèmes inspira- foires dyspnéiques. Il nous reste maintenant à signaler une dernière variété d'emphysème inspiratoire auquel on donne le nom d'emphysème supplémen- taire, complémentaire ou vicariant (Andral, Bokitanski, Gairdnèr, Williams, Niemeyer). La plupart des lésions pulmonaires qui ont pour effet de rendre le parenchyme imperméable à l'air en un point déterminé (alélectasie, pneumonie, broncho-pneumonie, scléroses, infarctus, tuberculose, etc.) peuvent produire l'emphysème en déterminant l'expansion forcée des lobules qui sont restés per- méables. En effet, la masse d'air inspirée trouve devant elle un espace plus étroit qu'à l'état normal; les parties malades ne se laissent pas pénétrer, et les parties voisines subissent une dilatation compensatrice. La plupart des emphysèmes chroniques partiels et des emphysèmes aigus sont des emphysèmes corn pl é m e n t a i r e s. (h) Emphysème dit expiratoire. — Les deux grandes causes d'emphysème qui nous restent maintenant à étudier sont la toux et Yeffort. La toux, intense, répétée, quinteuse, est une cause d'emphysème; c'est un fait d'observation journalière. Ainsi, la bronchite chronique, la coqueluche et toutes les affections où la toux est le phénomène dominant se compliquent facilement d'emphy- sème. Toutes les professions qui nécessitent des efforts considérables et souvent répétés disposent aussi à l'emphysème; les portefaix, les joueurs d'instruments à vent, les souffleurs de verre, les boulangers sont très sujets à l'emphysème. D'après quelques auteurs, ces deux actes, la toux et l'effort, engendreraient l'emphysème suivant un mécanisme différent de celui que nous venons d'étudier pour les emphysèmes inspiraloires; ils agiraient surtout en mettant en jeu les forces expirairices. Examinons le mécanisme invoqué en pareil cas. (a) La toux est une expiration spasmodique avec occlusion incomplète de la glotte. Dans la toux, il y a donc augmentation de la pression de l'air intra-pul- monaire; et cette pression est très forte, disent Waters, Jeûner et Jaccoud ('), (') J. Cousteau, Rôle rlc l'obstruction des l'ossrs nasales dans la polhogcnio de l'emphy- sème pulmonaire; Thèse île Paris, 18981899, n° i.Vi.