Étude sur l'histoire des fièvres éruptives avant le XVIIe siècle.

  • Levillain, Emile Louis, 1854-
Date:
1884
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Credit: Étude sur l'histoire des fièvres éruptives avant le XVIIe siècle. Source: Wellcome Collection.

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    la moitié de ce peuple nombreux succomba à la violence du mal (LopezdeGomara)(1). » PourAnloine deHerrera, la variole devait sa gravité chez les Indiens à la façon peu judicieuse dont ils se traitaient (2). « Les Américains, dit Paulet, étaient depuis longtemps dans l'habitude de se baigner deux fois par jour pour des raisons de santé. Au sortir d'un bain chaud, ils se met- taient dans l'eau froide. «L'impression d'un bain chaud était bien capable d'em- pêcher l'éruption de la petite vérole ou de la faire ren- trer (3). » Ces malheurs n'inquiétaient guère les Européens, cer- tains même n'étaient pas loin de s'en réjouir: la haine et le mépris qu'ils avaient dès le début pour les indigènes s'étaient accrus notablement pendant les cinquante ans qui suivirent la découverte de l'Amérique. Le chirurgien Oviedo avait tant crié et si bien réussi à propager l'idée de l'origine américaine de la syphilis que les Espagnols virent dans l'acclimatement de la variole aux Indes-Occidentales une sorte de revanche, dans tous les cas une punition de Dieu contre ces peuples plongés dans les ténèbres du paga- nisme et qui avaient développé dès le premier jour parmi les conquérants une maladie nouvelle. Mais ces faits étaient inconnus ou à peu prèsen Europe. Les médecins s'occupaient plutôt du passé que du présent. Ils préféraient les commentaires savants, les publications des auteurs grecs mal connus aux observations person- nelles. Les commentateurs n'apprirent rien de nouveau sur les fièvres éruptives. Ce furent eux qui suscitèrent les (1) Historiade las Indias occidentales, Decad. II, Libr. X, cap. îv, p. 328. (2) Conquista de Mejicofol. 59, Médina del Campo, 1553. (3) Loc. cit.