Dissertation sur la gangrène extérieure : thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier, le 5 mai 1837 / par Jean-Joseph-Édouard Blondel.

  • Blondel, Jean Joseph Édouard.
Date:
1837
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Credit: Dissertation sur la gangrène extérieure : thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier, le 5 mai 1837 / par Jean-Joseph-Édouard Blondel. Source: Wellcome Collection.

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    prédisposées par un des étals morbides que j’ai énoncés plus haut, peut déterminer la gangrène. En effet, la force vitale a déjà perdu son énergie; elle ne fait qu’une faible résistance. Dans cette espèce de gangrène, les tissus sont mous, gorgés de fluides, grisâtres; on voit rarement des plaques noires et des phlyclèues. Si on incise les escarres, il s’écoule une sérosité grisâtre et fétide ; la putréfaction fait des progrès rapides, les parties mortifiées se détachent par lam- beaux informes. Les corps contondants, tels que les projectiles lancés par la poudre à canon, désorganisent le plus souvent les tissus immédiatement, ou, s’ils ne les désorganisent pas, iis produisent la stupeur, des ruptures intérieures multipliées, l’extravasation des liquides, enfin, un tel désordre, que la vie ne peut se maintenir. La contusion, de bleuâtre qu’elle était, devient livide, ardoisée; la gangrène s’étend jusqu’à ce qu’elle rencontre des tissus en état de lui résister, et parvient jus- qu aux limites de l’altrilion ; là elle s’arrête entourée d’un gonflement inflammatoire plus ou moins étendu. Lorsque la gangrène est le résultat de la compression, comme cela peut arriver à la suite de l’usage prolongé de compresseurs appli- qués avec trop de force, soit sur le trajet d’une artère, soit sur une partie d’un membre , soit sur tout le membre, elle est précédée d’une douleur extrêmement vive. Si 1 on n’apporte pas à ce symptôme toute 1 attention qu il mérite, et que l’on ne fasse pas cesser la compression, la douleur diminue graduellement, l’appareil n’incommode plus le malade; mais dessous, la partie est flétrie, insensible, grisâtre; des escarres existent sous les points où la compression a été la plus forte, et les autres points sont le siège d’une vive irritation. Dans les cas d’étranglement, la gangrène est aussi précédée de violentes douleurs; la partie est dure, tendue, rénitente. Si c’est la peau qui produit l’étranglement, elle rougit, devient bleuâtre et s’enflamme ; si ce sont des aponévroses sous-cutanées, les téguments n’oflVent qu’une tension plus ou moins forte, tant que la gangrène ne les atteint pas; plus celle-ci est placée profondément, plus le sphaccle est à craindre. Dans les hernies, la gangrène est encore