Les "Paradis artificiels" : opium, morphine, cocaïne, peyotl, chanvre indien, agaric, jusquiame, datura, alcoel, chloroforme, éther, chloral, véronal, kawa, camphre, bétel, café, thé, kola, mate, tabac, arsenic / Louis Lewin ; traduit par F. Gidon.

  • Lewin, Louis, 1850-1929.
Date:
1928
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Credit: Les "Paradis artificiels" : opium, morphine, cocaïne, peyotl, chanvre indien, agaric, jusquiame, datura, alcoel, chloroforme, éther, chloral, véronal, kawa, camphre, bétel, café, thé, kola, mate, tabac, arsenic / Louis Lewin ; traduit par F. Gidon. Source: Wellcome Collection.

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    trouve exprimé ce qui suit : « Les effets de toutes les plantes médicinales ou vénéneuses sont affaiblis par l’accoutumance. Pariois même elles deviennent tout à fait inopérantes. La nature humaine en triomphe comme si ce n’étaient plus des poisons. » Ici on considère que le corps humain devient, en vertu de son organisation, l’agent destructeur du pouvoir et des effets toxiques. Quelques siècles plus tard Gallien s’ex- prime autrement. Il raconte qu’une vieille Athénienne put s’habituer à la ciguë en commençant par en absorber de petites quantités et qu’à la fin elle put en prendre impuné- ment de très grandes quantités parce que : « Au début l’orga- nisme triompha du poison pris en petite quantité à cause de cette petite quantité même et que plus tard il en triompha parce que le poison était devenu pour lui une chose naturelle et assimilée à sa propre nature » « àpyrjç fxsv yàp evtxyjôr) tq ßpor/y 8t* auxTjv ttjv ôXtf6zrtxa xtjj ôe èdia- fjLtj) aujjicpuTOV eyeveto ». On peut se figurer de toutes sortes de façons le point de départ du phénomène de l’accoutumance, par exemple à la morphine ou aux substances qui agissent comme elle, mais je n’admets pas le point de vue qui consisterait à considérer comme possible que, suivant la quantité absorbée de la substance pour laquelle apparaît l’accoutumance, il se forme dans l’organisme un contre-poison « une antitoxine » qui, passant dans le sérum sanguin, protège l’individu intéressé. Dans cette hypothèse, la substance protectrice pourrait même être produite en si grande abondance que d’autres personnes pourraient, en cas de besoin, utiliser avantageuse- ment les propriétés antitoxiques de ce sérum. Ceci est une conception d’autant plus étrange et invraisemblable que tout complexe cellulaire subissant une intoxication chronique finit toujours par succomber à l’empoisonnement, en dépit de l’augmentation de la résistance initiale due à l’auto-pro- tection. En fait, un nombre important d’expériences et mes expé- riences personnelles ont prouvé qu’il ne se produit pas d’anti- toxine contre les alcaloïdes, les glycosides, les substances de la série grasse ou de la série aromatique ou les substances non