Des abcès rétro-pharyngiens idiopathiques, ou, De l'angine phlegmoneuse / par V. Gautier.

  • Gautier, Victor, 1824-1890.
Date:
1869
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Credit: Des abcès rétro-pharyngiens idiopathiques, ou, De l'angine phlegmoneuse / par V. Gautier. Source: Wellcome Collection.

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    déglutition, la respiration devint bruyante, anxieuse; rangine dont on n’avait pas tenu compte jusque-là attira l’attention, niais on ne constata que la rougeur et un peu de gonflement œdéma- teux de la paroi postérieure du pharynx. Les accidents ne faisant que croître les jours suivants, on dut soupçonner un abcès placé hors de la vue. On administra l’ipeca à doses vomitives. Dans la journée, le malade sentit, pendant les efforts de vomis- sements, une déchirure dans la gorge qui s’accompagna d’un soulagement instantané et de l’évacuation d’une matière puri- forme mêlée de sang. Pendant la nuit, les accidents de suffocation reparurent, et le lendemain matin une exploration très profonde avec le doigt, permit de sentir une tumeur molle derrière le larynx, au devant de la colonne vertébrale. La pression du doigt fit sortir une pe- tite quantité de pus louable par un orifice qu’on découvrit alors sur la limite où la muqueuse disparaît à la vue, cachée par la base de la langue. C’est par cette rupture que les efforts de vo- missement, avaient la veille évacué la tumeur, mais le pertuis se trouvant à la partie supérieure, le hquide formé depuis s’était accumulé au fond du cul-de-sac. On se servit alors de ciseaux coudés sur le côté, presque à angle droit; l’ime des pointes S garnie de petites boules de cire, fut introduite par l’orifice jusqu’au fond du cul-de-sac, introduc- tion rendue difficile par les efforts de vomissement. On y arriva cependant et toute la paroi de l’abcès, dans l’étendue de trois centimètres environ, fut incisée; cette paroi, d’ailleurs, était mince et ne semblait formée que par la muqueuse décollée. L’abcès se vida immédiatement, le soulagement fut complet et instantané : au bout de quelques jours le malade était guéri. On peut comparer ce cas à ceux où rinsuffisance d’une première ouverture artificielle a nécessité deux ou plu- sieurs incisions, et l’on en conclura, contrairement à l’opi- nion de M. Bordères, que c’est l’étroitesse du pertuis, et * Oa trouve ce procédé déjà indiqué dans la Gazette médicale de Paris (2“® série, 1842, t. X, p. 394), mais contrairement à l’opinion de l’auteur de l’article, je ne crois l’emploi des ciseaux coudés indiqué, que lorsqu’il s’agit, comme ici, d’agrandir une ouverture déjà existante. 14*