Dissertation sur la chlorose ou pâles-couleurs : thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier, le 18 mars 1842 / par Émile-Jean-Raymond Maturié.

  • Maturié, Émile Jean Raymond.
Date:
1842
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Credit: Dissertation sur la chlorose ou pâles-couleurs : thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier, le 18 mars 1842 / par Émile-Jean-Raymond Maturié. Source: Wellcome Collection.

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    Nous aurons le soin, dans le courant de ce travail, d’agiter cette partie importante de notre sujet. Long-temps on a cru que la chlorose était une maladie propre au sexe, et que l’homme ne pouvait en être atteint. L’observation ultérieure, et surtout l’appréciation plus rigoureuse des véritables caractères de la chlorose, a permis de reconnaître qu’elle pouvait affecter l’un et l’autre sexe, quoique bien plus fréquente chez la femme : on a observé la chlorose chez les jeunes garçons , disent MM. Desormeaux et Blache ( dict. en 25 vol., VII, 436). Le docteur Blache raconte que le pro- fesseur Fouquier a l’habitude de rappeler, dans ses cours, le cas d’un général qui, à la suite d’affections morales profondes et prolongées, fut atteint de chlorose dont il guérit en peu de temps par l’emploi des pré- parations de fer données à hautes doses. Voici enfin comment s’expriment les auteurs du dictionnaire abrégé des sciences médicales ( t. IV, 239) : on observe la chlorose chez quelques enfants en bas-âge ordinairement affectés par la présence des vers dans le tube digestif. Il est rare qu’on l’observe chez les garçons approchant l’époque de la puberté , peut-être parce que, chez eux, le système circulatoire joue un rôle moins important à cette époque. Il n’en reste pas moins que la chlorose est une maladie plus spéciale- ment propre à la femme, maladie d’autant plus frappante, qu’elle l’at- taque au moment où elle va revêtir tous les attributs remarquables de son sexe; qu’elle porte spécialement ses phénomènes sur la partie la plus expressive de son corps, où se peignent les impressions mobiles et variées de sa nouvelle vie toute passionnelle ; qu’elle fane, an moment de son apparition, le teint et la fraîcheur dont la jeunesse embellit les traits. Il n’est donc pas étonnant qu’une modification si singulière ait attiré l’attention générale, et qu’elle ait mérité une désignation vulgaire. Les recherches historiques auxquelles nous nous sommes livré n’ont pu nous faire découvrir, dans les auteurs anciens, la description de la chlorose: à peine trouvons-nous, dans les livres d’Hippocrate, quelques passages fort brefs louchant ce sujet. Ce qu’il en a dit ne nous paraît pas même directement applicable à la chlorose : il parle d’un état de la lemme où 1 on observe que les yeux se creusent et sont humides, que la