D'une nouvelle espèce de tumeurs bénignes des os, ou tumeurs à myéloplaxes / par Eugène Nélaton.

  • Nélaton, Eugène.
Date:
1860
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Credit: D'une nouvelle espèce de tumeurs bénignes des os, ou tumeurs à myéloplaxes / par Eugène Nélaton. Source: Wellcome Collection.

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    la tumeur qu'elle renfermait, et qu'il entraîna facilement avec elle ; les manœu- j vres d'énucléalion ne furent nullement nécessaires. Le reste de la coque osseuse se trouvait donc complètement évacué; il n'y restait aucune parcelle de tissu altéré. Examen de la pièce. — La tumeur, encore adhérente à la portion osseuse en- levée, fut soumise à une dissection minutieuse. Au centre, est une substance toute particulière, d'un gris jaunâtre, granuleuse, molle, sans aucune cohésion, qui compose à peine la moitié de la masse de la tu- meur. Cette substance est formée par une multitude de petits grains visibles à l'œil nu, et qu'on ne saurait mieux comparer qu'à une agglomération de très- p petits œufs de poisson en partie désagrégés ; cette matière, constituée micros- copiquement par une accumulation de petites cellules d'épithélium polyédri- que à noyau, se trouve enveloppée, enkystée, dans une poche cellulo-vasculaire, molle, flasque, infiltrée de sérosité sanguinolente, d'une épaisseur de 1 à 3 milli- mètres, suivant le point que l'on considère, et composant au moins la moitié de la masse de la tumeur ; la matière grenue adhère à peine à la face interne et tomenteuse de celte enveloppe. Dans l'épaisseur des parois de cette même enveloppe, qui adhère elle-même très-faiblement à la cavité osseuse, et qui se continue en bas avec le tissu gingival; dans son épaisseur, dis-je, mais très- près de sa surface externe, on parvient à disséquer et à suivre huit petits cor- dons, plus résistants, jaunâtres, cylindriques, de 1 à 3 millimètres d'épaisseur, dirigés de haut en bas, renflés vers le milieu de leur longueur, renfermant même quelquefois de petites concrétions ossiformes. Ces petits cordons dérivent tous d'un pédicule commun, et, comme une sorte de bouquet, s'épanouissent en di- » vergeaut autour du kyste membraneux. Ils ont tout à fait l'apparence des folli- cules dentaires en voie de développement, et ce qui donne encore plus de poids à cette interprétation, c'est la présence d'une dent canine v très-bien conformée et de volume normal, renfermée tout entière dans la paroi postérieure du kyste membraneux, canine dont la couronne se trouve logée dans une petite cavité séreuse spéciale, tandis que sa racine se continue avec trois de ces organes cy- lindroïdes, que nous croyons pouvoir regarder à bon droit comme des cordons dentaires ; les cinq autres cordons se continuent, en bas, avec un petit filament fibreux qui va se perdVe dans le tissu gingival, et représente très-bien le guùer- naculum dentis de M. Serres. La coque osseuse qui renferme la tumeur est parfaitement indépendante du sinus maxillaire, dont elle a refoulé la paroi, comme il a été facile de le consta- ter pendant l'opération. Sa partie la plus déclive est ouverte à la manière d'un alvéole : c'est par cette voie que la membrane du kyste se continue inseusible-