Notions pratiques sur les exercices du corps : appliqués aux différents ages observations succinctes concernant l'art de fortifier, d'entretenir ou de rétablir la santé par les exercices avec quelques documents sur la gymnastique militaire / par N. Laisné.

  • Laisné, N. (Napoléon), 1810-1896.
Date:
1875
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Credit: Notions pratiques sur les exercices du corps : appliqués aux différents ages observations succinctes concernant l'art de fortifier, d'entretenir ou de rétablir la santé par les exercices avec quelques documents sur la gymnastique militaire / par N. Laisné. Source: Wellcome Collection.

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    des fardeaux de toute sorte : des poutres, des matériaux, des sacs de différents poids remplis de sable, et à se porter entre eux de toutes les façons ; car il ne suffira pas de toujours perfection- ner les armes, et, à moins qu’on ne se contente de s’entre-tuer presque sans se voir, ce sera toujours l’armée la mieux exercée, la mieux disciplinée et la plus résistante à la fatigue qui aura le plus de chance de vaincre son ennemi. Je n’ai pas parlé des mouvements élémentaires, car on peut en composer à l’infini ; la seule difficulté est de savoir les faire exé- cuter de façon qu’ils profitent à l'adresse, à la souplesse, ainsi qu’à la santé des hommes qui les pratiquent. Avec ce qui est indiqué ci-dessus et les exercices ordinaires des régiments : escrime, canne, bâton, espadon, boxe, danse, etc., etc., il y a grandement de quoi former des hommes solides et adroits, si l’on sait leur faire prendre goût à ces passe-temps qui préviennent l’oisiveté, dont parle, en ces termes, le docteur Tissot déjà cité : « La morale, dit un philosophe moderne, fait de l’oisiveté la mère de tous les vices ; la religion la présente comme un péché capital ; la médecine la considère comme la source de tous les maux. » Franklin a dit : « L’oisiveté est comme la rouille, elle use plus que le travail. » El le docteur J.-D.-F. de Bienville dit : « Le travail et l’exercice donnent des vertus aux tempéraments qui en paraissent le moins susceptibles. » Je me permets d'ajouter que le défaut de prudence dans l’édu- cation des hommes a des conséquences funestes sur leur avenir et celui du pays auquel ils appartiennent; car il n’existe pas une seule fonction, petite ou grande, dans la société, qui n’exige de la part de l'individu qui la remplit un certain degré d’activité et de vigueur. Si l’on n'habitue pas les hommes, dès leur jeunesse, a cette activité indispensable qui augmente*si merveilleusement la valeur de toutes les autres qualités, ou la trouveront-ils plus tard? Faute de la posséder eux-mêmes, ils devront la demander aux personnes qui les entoureront. Mais ce n’est certainement pas ainsi que l’on réussit ; rien ne remplacera jamais la main pas plus que l’œil du maître et du chef.