Mémoires sur la digitaline, par MM. Homolle et Quevenne : rapports faits à l'Académie nationale de médecine, le 8 janvier 1850 et le 4 février 1851 / commissaires MM. Rayer, Soubeiran et Bouillaud, rapporteur.

  • Académie nationale de médecine (France)
Date:
1851
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Credit: Mémoires sur la digitaline, par MM. Homolle et Quevenne : rapports faits à l'Académie nationale de médecine, le 8 janvier 1850 et le 4 février 1851 / commissaires MM. Rayer, Soubeiran et Bouillaud, rapporteur. Source: Wellcome Collection.

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    sans reconnaître que les préparations üe digitale ne possè- dent pas la propriété d’accélérer primitivement la circula- tion. Encore une fois, il est donc bien permis de penser que Sanders, en émettant la doctrine dont il a été question, était comme fasciné par cette dichotomü brownienne, l’un des plus aveugles et des plus pernicieux systèmes qui aient jamais régné dans l’empire de la médecine, et dont la trop longue vogue, il faut bien l’avouer, a de quoi surprendre, pour ne pas dire scandaliser, quiconque s’est un peu familiarisé avec ces méthodes exactes d’observation et ces principes de saine philosophie scientifique, qui doivent présider de nos jours îi toutes les recherches médicales. Parmi les médecins qui ont attribué à la digitale la pro- priété d’accélérer la circulation, se distinguent encore Joërg (1) et Hutchinson (2). Ce dernier praticien, médecin en chef du gouvernement de Crimée, a fait sur lui-même une partie de ses expériences, en se servant de la teinture de digitale à très haute dose. Il a pris jusqu’il 240 gouttes d’une teinture d’un tiers environ moins forte que celle de notre Codex, ce qui représente environ 10 milligrammes de digitaline , c’est-à-dire, comme nous le verrons plus loin une dose double de celle qu’on prescrit généralement chez nous, et qu’on ne dépasse pas toujours impunément. Quelques uns seront, sans doute, vnoins effrayés de cette dose, en prenant en considération la (1) Le travail de cet auteur n’est connu en France que par un extrait qui a été publié dans les Archives de médecine (lrc série, t. XXVI, p. 107). Il s’agit d’expériences physiologiques entreprises tant sur Joërg lui-même que sur les membres d’une société d'expérimentation établie par lui, en 1S22, à Leipsig, et composée d’adultes ( hommes et femmes) et d’enfants, tous en bonne santé. On regrette qu’un médecin, animé d'ailleurs d’un zèle si digne d’éloges, ait conclu des expériences dont il s’agit que les effets primitifs de la digitale consistaient en une excitation vive du cerveau, du canal alimentaire et de l’appareil génito- urinaire, cl que, tout en admettant comme elTet secondaire la diminu- tion de l’activité des organes de la circulation, il ait ajouté que celte ac- tion dépressive ne pouvait être aussi salutaire qu’on le pense générale- ment dans les maladies du cœur. (2) Journal des prorirps, t. VI. p. 218(1827).