Essai sur la pustule maligne : thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier, le 17 juin 1836 / par Lescurier-d'Espériere (Antonin).

  • Lescurier-d'Espériere, Antonin.
Date:
1836
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Credit: Essai sur la pustule maligne : thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier, le 17 juin 1836 / par Lescurier-d'Espériere (Antonin). Source: Wellcome Collection.

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    ( ) intense comme dans les gastro-entérites; enfin, on signale tous les phénomènes d'excitation. Si la maladie est alors traitée par les moyens appropriés , on voit bientôt disparaître les symptômes généraux dont nous venons de parler, et la peau prendre une couleur rouge plus animée , surtout autour de l’escharre. La gangrène se circonscrit et s’arrête, la suppuration s’établit, et l’escharre est emportée. Dans cet état de choses, il ne reste plus qu’à favoriser la cicatrisation de la plaie, qui ne se fait pas long-temps attendre si les désordres ont été peu graves, mais qui est très-lente et précédée d’une abondante suppuration si la mortification a fait des ravages considérables. Mais il est rare que la pustule maligne se termine d’une manière aussi heureuse : son issue est toujours subordonnée à des circonstances spéciales. Si elle attaque un individu faible, lymphatique, très-jeune ou très-vieux, la réaction sera presque nulle. Il en est ordinairement de même chez ceux des gens de la campagne qui, pour satisfaire aux premiers besoins de la vie, s’adonnent à des excès de travail, et font usage d’une alimentation grossière et souvent insuffisante; chez ceux qui sont atteints d’un vice iniemc, comme le scrophule, la syphilis, etc. etc. La nature agit faiblement et inefficacement contre le virus; les progrès de la maladie sont de plus en plus alarmants ; l’engorgement de la partie affectée devient énorme ; la mortification pénètre quelque- fois très en avant dans les parties molles. Le pouls devient petit et concentré; la langue se recouvre d’un enduit jaunâtre, et devient, dans quelques cas, le siège d’une hémorrhagie spontanée ; les gencives sont violacées, les dents fuligineuses; le ventre est tantôt tendu, tantôt resserré. Surviennent les anxiétés, les défaillances, accompagnées d’une soif inextinguible ; la respiration est lente et difficile ; enfin, les sueurs froides et visqueuses, les urines noirâtres, les excrétions fétides, la lividité de la face , la pâleur des conjonctives, l’affaiblissement de la vue, présagent une mort prochaine. Le cadavre entre promptement en putréfaction ; la partie qui était le siège du mal, se gonfle encore davantage après la mort. Cette circonstance est due à l’élasticité des gaz qui y sont contenus. Lors de l’apparition de ces symptômes adynamiques, l’homme