La Médecine éclairée par les sciences physiques, ou Journal des découvertes relatives aux différentes parties de l'art de guérir, rédigé / par M. Fourcroy.

Date:
1791-92
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Credit: La Médecine éclairée par les sciences physiques, ou Journal des découvertes relatives aux différentes parties de l'art de guérir, rédigé / par M. Fourcroy. Source: Wellcome Collection.

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    premiers fondemens. Mais , depuis que le do- maine de chacune de ces Sciences s’est agrandi, elles ont appelle à elles un plus grand nombre d’amateurs : bientôt on a vu sortir des classes de la société où la Science de laNature n’avoit point encore pénétré, des hommes faits pour reculer les limites de cette Science. L’étude de la Méde- cine , sans cesser d’être attachée à toutes les par- ties de la physique , sans cesser d’en recevoir l’influence , n’a plus été la seule des occupations humaines qui ait compris, presqu’exclusivement, la culture de toutes les autres Sciences naturelles, comme elle l’avoit fait pendant Ion g-temps. On a senti qu’il étoit impossible à un seul homme d’embrasser toute la puissance de la Nature. Les Médecins eux-mêmes ont bientôt distingué en- tr’eux ceux qui s’occupoient des Sciences spécu- latives d’avec ceux qui ne se livroient qu’à la connoissance et à la guérison des maladies. Une distinction fatale des Sciences accessoires d’avec la Médecine-pratique a écarté encore un plus grand nombre de Médecins delà culture des diverses parties de la Physique : on a même été jusqu’à penser que l’art de guérir pouvoit être indépendant de la Physique que , fondé sur des observations particulières , il de voit être réduit à un empirisme raisonné. Il semble qu’oubliant les services que les diverses Sciences physiques ont rendus à la Médecine , on ait voulu l’en séparer en quelque sorte, et la réduire à l’art de simples souvenirs ; il semble qu’elle ait re- poussé tout ce qu’on a voulu faire pour son avancement. A force de s’élever contre l’appli- cation des autres Sciences à la Médecine , on a vu peu-à-peu la plus grande partie des Médecins délaisser les Sciences naturelles et renoncer presque au titre de Physiciens , qu’ils avoient s^uls porté en Europe pendant plusieurs siècles.