Recherches sur les sociétés d'enfants / par J. Varendonck.

  • Varendonck, J.
Date:
1914
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Credit: Recherches sur les sociétés d'enfants / par J. Varendonck. Source: Wellcome Collection.

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    de telle sorte qu’en fin de cause celui-ci n’avait pas d’autre ressource que d’aller rejoindre comme simple joueur, ceux qui l’avaient abandonné. Mais quoique le nombre de ceux qui manifestent des tendances au leadership soit très grand encore parmi ces jeunes individus, il ne faut pas perdre de vue qu’il y en a rarement plus de deux ou trois par classe qui jouissent d’une autorité recon- nue tacitement à l’unanimité. Ainsi, il est pratiquement impossible de considérer à n’importe quel moment la formation d’un groupement sans voir apparaître en même temps les phénomènes de subordination chez les uns, de direction chez les autres. Lorsque dans la cour de l’école les élèves jouent à la guerre par exemple, sous une de ses multiples dénominations, il n’y a rien d'étonnant à ce qu’on distingue un ou plusieurs chefs. Que la fonction naisse par l’imitation des occupations des adultes ou des conditions du jeu même, peu importe, on se figure difficilement une troupe de combattants sans chef. Mais quand on se demande pourquoi, dans le jeu si simple du saut en hauteur, par exemple, que les garçons exécutent l’un après l’autre, on voit apparaître un meneur qui prend la direction du jeu, qui commande de hausser ou de baisser la corde, qui exclut d’un simple geste les sauteurs maladroits, qui ayant touché la corde, ne se retirent pas spontanément suivant les règles du jeu, etc., la réponse n’apparaît pas aussi aisément. Morselli (i), en parlant de la foule en général, a proposé cette explication « La masse se compose d'individualités médiocres, poussées à imiter et qui ont be- soin d’un aiguillon extérieur. C’est à cela qu’a pourvu, en tous les temps de l’his- toire humaine, l’existence des meneurs, des dominateurs, des démagogues, des suggesteurs ». Mais son assertion ne suffit pas pour nous éclairer dans le cas présent. Il serait difficile, dans le jeu ci-dessus, de déterminer le degré de médiocrité des individus et combien ils ont besoin de suggestion pour que le jeu se joue conformé- ment aux conventions. Encore ne faut-il pas perdre de vue que dans certains cas le leader peut, dans un sens, ne pas être le produit de son milieu, notamment lorsque c’est un individu qui crée l’association en la composant d’individus non adaptés les uns aux autres. La seule chose que l’on puisse affirmer, c’est que la céphalisation se manifeste déjà quand aucune raison n’en peut encore expliquer l’utilité. Mumford (2) semb’e du même avis: « The basal problems and crises of the associate life originate in connexion with the expression of the fundamental instincts, impulses and interests of the organism in the process of adaptation to the physical and social environment, and it is in relation to. the expression of these social tenden- cies, largely through occupatibhal activities, that leadership and institutions are deve- loped ». (1) Dr P. Rossi. — Les Suggesteurs et la foule, avec préface de H. Morselli, p. vin, op. cit. (2) Eben Mumford. — The Origins of Leadership, p. 367, op. cit.