Recherches sur les sociétés d'enfants / par J. Varendonck.

  • Varendonck, J.
Date:
1914
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Credit: Recherches sur les sociétés d'enfants / par J. Varendonck. Source: Wellcome Collection.

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    Dans la troisième année d’études (âge moyen de 8 à 9 ans) l’attraction gré- gaire paraît plus grande encore, mais elle ne donne pas encore lieu — au moins parmi les enfants des villes — à des bandes qui se réunissent hors de l’école. Ces garçons se livrent à des jeux où il est attribué à chacun un rôle nettement déterminé, soit qu’ils jouent au cirque, à la guerre russo-japonaise, qu'ils imitent les pompiers, etc. Ce n’est plus qu'exceptionnellement que ces enfants jouent dans la cour sans la moindre coordination. On constate que l’esprit de corps apparaît de plus en plus nettement, mais sans qu’on puisse dire qu’il est une conséquence de la hiérarchie, que l’on voit apparaître spontanément à ce moment. C’est ici également que com- mencent les rivalités entre les élèves de deux classes, rivalités qui donnent souvent lieu à des batailles en règle. De plus, à partir de cet âge, les élèves de chaque classe sont généralement ré- partis en petits groupes sympathiques; on a ses voisins, ses amis, au nombre de quatre ou cinq, et l’on se préoccupe beaucoup moins des autres enfants de la classe. Ces petits groupes pratiquent l’entr’aide, font échange de bons procédés, mais hors de ces groupes les moqueries, les brimades et même quelquefois les persécutions tenaces sont de tradition. A partir du même âge (9 ans) l’activité grégaire commence à se manifester d’une façon habituelle hors de l’école; o.n voit se former des bandes d’enfants dont les manifestations complexes frappent même le spectateur le moins avisé. C’est à ce moment surtout que les écoliers, qui ont développé leur sociabilité, commencent à se livrer à des occupations collectives, imitées consciemment de celles des adultes de leur entourage.C’est alors que l’on voit surgir des sociétés, coordonnées dès leur constitution. Mais il est clair que si leurs membres n’avaient pas au préalable pu s’adapter les uns aux autres par des interférences quotidiennes, s’ils n’avaient pas pu développer leurs aptitudes sociales,' ils ne seraient pas capables d’imiter collec- tivement et consciemment. Cet âge moyen de neuf ans s’applique surtout aux enfants des villes et spécia- lement aux enfants de la petite bourgeoisie et de la classe ouvrière, qui jouissent généralement de plus de liberté dans leur «out-of-door plays» que les fils de la bour- geoisie. Il est possible qu’au point de vue de la formation de bandes organisées, les jeunes campagnards soient un peu plus précoces. Dans tous les cas, nos observa- tions concordent assez bien avec les résultats auxquels est arrivé Sheldon, pour qui « the period of greatest activity of gang life is from ten to fifteen years of âge ». En résumé, l’observation nous montre que les enfants s’organisent petit à petit, dès que l’école les met en présence les uns des autres. Le processus de cette organisation se poursuit bientôt en dehors de l’école. Mais à partir de ce moment on peut, en observant autant les groupes scolaires que les autres, voir apparaître certains phénomènes qui sont les caractéristiques de toutes les sociétés quelque peu