Recherches sur les sociétés d'enfants / par J. Varendonck.

  • Varendonck, J.
Date:
1914
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Credit: Recherches sur les sociétés d'enfants / par J. Varendonck. Source: Wellcome Collection.

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    fants du même sexe dans les environs; 3. A ce que les garçons, étant tenus éloignés de camarades du même sexe, se rapprochent tout naturellement des filles de leur entourage. Parmi les jeux les plus usités dans les groupes mixtes, il faut citer: d’abord tout ce qui est imitation de la vie sociale des adultes, mariages, baptêmes, enterre- ments, maladies de poupées. Les enfants reproduisent aussi leurs lectures en les dramatisant: ils jouent « la Belle au bois dormant », « Hànsel et Gretel », « Blan- che-Neige », « Cendriilon », où les filles se laissent ravir par les garçons, transfor- més pour la circonstance en chevaliers du moyen âge, etc. Quand les garçons jouent à la guerre, les filles ont un rôle spécial à remplir. Elles font les cantinières et ambulancières, préparent les repas, etc. On constate parfois qu’à force de jouer ensemble au mariage, il s’ébauche de petites liaisons passagères, et en tout cas l'esprit de dévouement et de chevalerie se développe chez les garçons d’une façon remarquable. Notons que sur les vingt-deux bandes mixtes dont nous avons eu connaissance, une seule avait à sa tête une fille, la plus âgée du groupe. Dans toutes les autres, les meneurs étaient des garçons. Telles sont les sociétés d’enfants que notre enquête no.us a fait découvrir. Mais avant d’examiner de plus près la vie intime de ces organismes, il ne sera peut- être pas sans intérêt de rechercher comment les enfants en arrivent ainsi à se cons- tituer en groupes synergiques. § 4. — La genèse des groupes La plupart des auteurs qui ont traité le sujet se sont bornés à examiner le phénomène du grégarisme (1) à un moment où il n’est plus du tout à ses débuts. Mais si l’on se donne la peine de considérer de tout jeunes enfants au moment o.ù l’attraction mutuelle apparaît à peine, on ne trouve pas trace de cette imitation, qui paraît exercer une si grande influence sur les occupations des bandes dont nous venons de parler. L’activité grégaire s’observe le plus facilement chez les écoliers. Mais elle peut se manifester d’une façon très simple et sans qu’on puisse parler de « sociétés d’enfants » bien avant l’âge d’école. L’enfant commence à rechercher la compagnie d’un camarade de jeu bien plus tôt. Il s’agit là de la satisfaction d’un besoin spéci- fique, d’un acte distinctif. Le désir de se rencontrer avec des camarades, autant que possible du même âge, succède dans l’évolution psychique au désir de la présence d’autres êtres humains, que le bébé manifeste déjà quand il n’a que quelques mois à peine. (1) Nous employons cette expression dans le même sens qu’E. Waxweiler dans son Esquisse d'une Sociologie, p. 180.