Gheel est un asile patronal : et nullement une colonie, moins encore un établissement d'aliénés / par le docteur Mundy.

  • Mundy, Jaromir, Freiherr von, 1822-1894.
Date:
1860
Catalogue details

Licence: Public Domain Mark

Credit: Gheel est un asile patronal : et nullement une colonie, moins encore un établissement d'aliénés / par le docteur Mundy. Source: Wellcome Collection.

Provider: This material has been provided by The Royal College of Surgeons of England. The original may be consulted at The Royal College of Surgeons of England.

    5/8 (page 5)
    — 5 favoriser l’expression tout à fait eonlrairc au système de Glieel, c’est-à-dire celle û'claldissement d’aliénés ( en allemand : Irren-A nstal(en). Nous laissons de bon droit à toutes les institutions de ce genre actuellement en- core partout en vigueur, c’est-à-dire à loulcs les tnaisons d’aliénés feimiécs et gril- lées, cette dénomination d’établissement. Nous sommes même d’avis que cette dénomination est bien adaptée à ces éta- blissements, parce que de fait, les aliénés n’y sont que logés et nourris, en un mot, forcément établis et retenus. Mais ce que nous voulons réclamer pour nous et pour notre système, c’est l’usurpa- tion d’un autre terme aussi usité et même abusivementpov les établissements clos, nous voulons dire le terme : « asile », parce que dans notre opinion les établissements ac- tuels pour les aliénés ne méritent nullement la dénomination d’asile. Quant à cette expression, que nous re- vendiquons et eu égard à l’abus qu’on en fait, nous partageons aussi les sympatbies de M. J. Duval, exprimées dans la susdite note F de son livre. Plus heureux que M. Duval, fut M. Bulckens (1), qui trouva l’expression que nous désirons. Voici comment il s’exprime lui-même dans une note qu’il nous a communiquée et que nous reproduisons ici textuelle- ment pour la première fois. « Ghecl, par M. Jules Duval si judicieu- •> sèment intitulé le pai'adis, le royaume » des fous, est considéré encore en système, » par beaucoup comme un enfer, comme xme » colonie de misérables, dont on trafique, » dont on se sert comme instruments d’ex- » ploitation. » Ce sont avant tout ces motifs qui nous » ont engagé à rechercher une qualification » plus propre, plus significative et à pro- » poser de substituer aux mots interpréta- » tifs de « colonie d’aliénés de Glieel » ceux » « d’asile patronal d’aliénés à Ghecl. » » Cette dénomination exprime exacte- » ment les caractères et la pratique chari- » tables de Ghecl, qui, loin d’èlrc une colo- » 7iic, est un lieu de sûreté, un refuge de (1) M. le docleui’ Bulckens a l’inlcnlion de pu- blier sous peu un article, dans Iciiiicl il ilévclop- (icra ses observations etscs opinions sur le rcginic patronal suivi à Gheel. Qui pourra mieux en juger que lui? ! ! (2) l’a trouai, qui appartient au patron. — Pa- Iromis —Advocatus. Patron se dit d'un homme sous la protection de (pii Pou se met pour avoir •le I appui, et d un homme dont ou obtient le .m- eoiir.s clans une aiïaire, dans une eireoiistaiiee dilheile. (hict. de l A cud ) 1) famille, oii les insensés trouvoit dans les B habitants des patrons qui les protègent. B En examinant bien attentivement le B mode de traitement auquel les malades B sont soumis dans cet « asile patronal b , B nous croyons pouvoir le qualifier désor- B mais de « régime paU'onal b . » Pour nous le 7'égime patronal mdique : B les soins, la protection, la défense, la B liberté, l’égalité que le nourricier, co77i- )) 77ie pat7'on, accorde à son pe7ision7iaire, B qui vit avec lui en pleine liberté et par- B tage scs travaux et scs récoltes. Le nour- B ricier, en accueillant et en assimilant l’in- B sensé aux membres de sa famille, le B déliTyre d’un état d’abandon, d’abjection, B d’ahrutisseme7it, da7is leq7iel il avait peut- B être vécu jusqu’alors, et devient par là de B droit S071 pair071. B Un tel régime embrasse par soi- B même l’air libre, la vie de famille et le B travail. O/i devrait do7ic dire déso7'7nais, B en adapta7it nos propositions, au 77iême » systètne : — « Asile pat7'onal pour les B aliénés, b — a liégwie patronal de la B folie, B — en remplacement des termes B jusqu’à présent usités .: « Colonie d’a- B liénés, traite77ie7it à l’air libre et la vie de B fa7nille, etc., etc. b —C’est ainsi que s’exprime M. Bulckens. M. Duval à qui cette heureuse trouvaille fut communiquée immédiatement n’en a pas pu faire usage dans son livre, qui était déjà imprimé, mais par une lettre de ce zélé humaniste, adres.sée à M. Bulckens, nous avons appris qu’il trouve cette ex- pression heureuse, juste, bien choisie, élégante, précise, claire, graphique et si- gnificative. Ceux qui voudraient exciter nos alarmes pur U7ie inte7'prétation religieuse, toute con- traire au sens de notre adoption du mot joa- t7'07ial (2), en s’appuyant sur l’étymologie latine {Pab'onus sa7ictorum, festa pah'ono- 7'im, etc.), nous les engageons avant tout à trouver un meilleur terme j et d’autre part ne serait-il pas ridicule de chercher dans cette expressionjoa/ronufe une coïncidence derapports fortuits de Gheel, c’est-à-dire au culte de Dymphne la patronne gheeloise '? Vouloir en tirer ^me 7'ègle pour Gheel et Palron se dil aussi, faniilièreincnl, du maître d une maison. {Ibidem.) Palron se disait chez les Romains du mailre à 1 egard de son alVranchi. Palronagc : la proicclion qu'un liommc puis- sant accorde îi un homme d’un élal inrériciir. « Patrono dcheliir honos, omis iililita.sque. >' l’raisenlel, priesil, del'eiidal,alaUir egeniis. » {ulossarium saa:u7iicia/i.)