Volume 2

Traité de chimie anatomique et physiologique normale et pathologique, ou, Des principes immédiats normaux et morbides : qui constituent le corps de l'homme et des mammifères / par Charles Robin et F. Verdeil.

  • Robin, Ch.
Date:
1853
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Credit: Traité de chimie anatomique et physiologique normale et pathologique, ou, Des principes immédiats normaux et morbides : qui constituent le corps de l'homme et des mammifères / par Charles Robin et F. Verdeil. Source: Wellcome Collection.

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    sépare du liquide. La solution alcoolique est évaporée, puis traitée par de l’acide oxalique qui décompose les savons et rend les graisses insolubles ; on traite la liqueur fdtrée par de l’éther qui enlève tout l’acide hippurique, et qui forme une couche supérieure que l’on peut séparer ; la couche in- férieure, neutralisée par du carbonate de chaux, est évaporée de nouveau, puis séchée dans le vide ; on traite alors la masse séchée par de l’alcool absolu froid, qui dissout presque uniquement l’urée, qu’on peut obtenir en cristaux ou en combinaison avec l’acide nitrique et l’acide oxalique. Si l’on ne prend pas toutes ces précautions, il sera très difficile de recon- naître une très petite quantité d’urée, l’azotate d’urée et l'urée elle-même ne cristallisant que des solutions assez pures. M. le docteur llervier a pu ainsi démontrer dans notre laboratoire la présence de l’urée dans le sang de l’homme, en opérant sur 250 à 500 grammes de liquide seulement. Le sang provenait de malades atteints de rhumatisme, de pneumonie et d’érysipèle (1). 11 est rarement nécessaire d’employer les réactifs pour observer l’urée pure sous le microscope, parce que ses formes cristallines sont trop carac- téristiques pour laisser du doute sur la nature du principe examiné. Ce- pendant quelquefois, lorsqu’on n’a qu’une petite quantité de ce corps, on peut confirmer les résultats de l’observation en glissant entre les lamelles de verre du microscope de l’acide nitrique ou oxalique, qui décompose l’urée et donne les masses cristallines, lamelleuses, que nous avons décrites. Dans la pratique, pour savoir approximativement s’il y a de l’urée mêlée à d’autres substances dans un résidu ou un extrait, on emploie plus fré- quemment la destruction de la matière sur une lame de. platine qu’on chauffe convenablement à la lampe à alcool ou à gaz. L’urée se décom- pose alors en ammoniaque et en acide cyanurique, puis en acide cyanique; l’odeur caractéristique de la première, l’odeur piquante se rapprochant de celle de l’acide formique de ce dernier corps, peut aider à reconnaître les produits de décomposition de l’urée. Dosage de l’urée. Liebig vient d’indiquer le procédé suivant pour doser la quantité d’urée contenue dans une humeur quelconque ; il est fondé sur ce que le nitrate de mercure précipite l’urée, en formant avec elle un nitrate d’urée et de mercure. On prépare une liqueur composée de nitrate de mercure dissous dans l’eau. On essaie, dans une éprouvette graduée, la quantité néces- saire de ce liquide pour précipiter un poids déterminé d'urée pure, un décigramme ou un centigramme , par exemple. Cela fait, on n’a plus qu’à voir la quantité de cette liqueur employée chaque fois qu’on a dé- (1) Paul Hervier, De l'existence habituelle deVurée et de l'acide hippurique dans le sang normal de l'homme. Thèse pour le doctorat eu médecine ; in-i. Paris, 1850.