Le massage et la massothérapie : les frictions aux masseurs, la massothérapie aux médecins / par M. le Docteur Dagron.

  • Dagron, Georges.
Date:
1900
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Credit: Le massage et la massothérapie : les frictions aux masseurs, la massothérapie aux médecins / par M. le Docteur Dagron. Source: Wellcome Collection.

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    côté chez cette jeune fille. Résultat : on modérait le système muscu¬ laire là où il devait être excité, et réciproquement. Ce fut l’augmenta¬ tion rapide des lésions qui inquiéta la mère et j'eus encore un exemple de la nocivité des masseuses inexpérimentées et téméraires. Je mets tout à fait de côté les interventions pour lésions des annexes ou de l’utérus; trop nombreux sont déjà les médecins qui font du massage gynécologique, trop nombreuses sont les interventions comparées aux très rares cas où les manœuvres digitales peuvent être employées. Si les masseurs gynécologiques nous montrent des cas améliorés, connaissent-ils la longue théorie des femmes qu’ils ont soignées et qui retournent à leur pansement antérieur, ou demandent l’opération déjà proposée par le chirurgien? Ils sont de bonne foi, mais ils ont surtout donné des armes puissantes à des charlatans qui exploitent ce filon et ne connaissent jamais de contre-indications chez les malades qui viennent les consulter. Je n’en citerai donc pas d’exemples, je ne chercherai pas à démontrer que plus que pour toute autre région, la raison, le bon sens doivent obliger le médecin comme la malade à choisir un médecin, je ne dis même pas une femme médecin, j’insiste sur ce point, un médecin fort expérimenté dans la science gynécolo¬ gique pour tenter une amélioration par des manœuvres kinésithéra- piques. Mais laissons ces régions quasi ténébreuses de notre art, et malheu¬ reusement exploitées par quelques confrères hommes et femmes peu délicats dont la pratique nuit à ses rares adeptes qui sont de très bonne foi, et signalons encore quelques exemples frappants et d’autant plus intéressants de l’ignorance du parvenu de la médecine. Dans une grande ville de l’ouest, un chirurgien, très capable, d’esprit tout à fait moderne, digne élève de nos meilleurs maîtres et en ayant accepté la méthode, partisan de la mobilisation dans les fractures et les divers traumatismes, a pensé qu’il devait s’adjoindre pour ses blessés un aide qui les masserait et les mobiliserait d’après les principes qu’il avait lui-même reçus de son chef de service M. Cham- pionnière. Il fit l’éducation d’un ancien infirmier qui avait déjà massé et mal massé à l’Hôtel-Dieu et l’emmena, lui confiant bientôt ses frac¬ tures, ses entorses, etc. Quelque importante que fût l’éducation de notre masseur, elle devait être insuffisante; il n’était pas médecin, il n’était pas anatomiste, ni physiologiste : il était déplus prétentieux. Le hasard nous plaça sous les yeux deux de ses victimes traumatiques des membres inférieurs; nous constatâmes que l’élève s’était affranchi des leçons du maître qui lui avait enseigné le massage doux : or il