La science et les savants en 1864.

  • Meunier, Amédé Victor.
Date:
1865
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Credit: La science et les savants en 1864. Source: Wellcome Collection.

    387/408 (page 373)
    « Tout mauvais cas est niable, » dit la sagesse popu- laire. Mais nier est élémentaire; rejeter sur qui vous l’im- pute la faute qu’on a commise demande un savoir plus élevé ; faire prendre le change au public serait le comble de l’art. Ce procédé ayant été pratiqué de toute antiquité, on eût pu s’attendre à le voir mettre en œuvre par quel- que commentateur des débats auxquels ont donné lieu la leçon de M. Pasteur et la conduite de la commission académique. Mais sur quoi je ne comptais pas, c’était de voir ce tour de force tenté par un savant désintéressé dans la question, à qui, par conséquent, l’impartialité ne doit rien coûter ; aussi est-il évident que vous ne péchez ici que par inadvertance. Vous commencez par poser des principes si universel- lement admis, que vous ne rencontrerez pas un seul con- tradicteur sur le globe. « Les questions scientifiques se réduisent à des ques- tions de fait, écrivez-vous ; le tout est de bien observer les faits. » D’accord ! «Le fait domine tout, écrivez-vous encore ; il est seul en cause ; peu importent au savant les déductions politiques, philosophiques ou religieuses qui peuvent en découler. » Parfait ! Et vous trouvez très- mauvais qu’on ait mêlé à la question des générations spontanées «et la politique, et la religion, et la méta- physique. » L’émotion populaire que ce mélange adulté- rin a causée prouve assez qu’il a peu d’amateurs. Mais, comment vous peindre notre ébahissement, quand nous vous voyons, ayant exposé ces règles, féli- citer M. Pasteur de les avoir observées dans sa leçon de la Sorbonne. Et qui donc alors les a violées? Ce sont