Volume 1
Leçons orales sur les phrénopathies, ou, Traité théorique et pratique des maladies mentales : cours donné à la Clinique des Établissements d’Aliénés à Gand / par J. Guislain.
- Date:
- 1880
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Credit: Leçons orales sur les phrénopathies, ou, Traité théorique et pratique des maladies mentales : cours donné à la Clinique des Établissements d’Aliénés à Gand / par J. Guislain. Source: Wellcome Collection.
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![Voilà comment,,depuis plus de trente ans, la question de nos pauvres aliénés tourne dans un cercle vicieux d'influences admi- nistratives égoïstes et fatales. Vous comprenez qu'un état de choses si affligeant pour l'huma- nité, si révoltant, ne peut durer, et que sous peu (') on ira trouver les hommes capables d'éclairer les administrations dans (') Ces prévisions se sont réalisées : sept mois plus tard, la Belgique a obtenu une loi sur le régime des aliénés {note de la ijremiére édition). Environ vingt années après, cette même loi a été modifiée à la suite d'un événement déplorable et trop tristement célèbre pour qu'il faille en parler. Et malgré cela le sombre tableau tracé par Guislain demeure encore à peu près l'expression complète de la réalité. Il est vrai beau- coup de bien a été accompli : la ville de Gand, suivant l'impulsion de l'illustre auteur de cet ouvrage , a créé le magnifi(]^ue asile, que par re- connaissance elle a baptisé du nom d'Hospice-Guislain ; le gouvernement a repris et pour ainsi dire entièrement renouvelé les asiles de Froid- mont et de Mons,qui sous la dii-ection des habiles médecins placés à leur tête ont pris rang parmi les institutions de premier ordi'e ; il veille par l'intermédiaire de ses inspecteurs à l'amélioration de tous les asiles actuellement existants , il encourage les efforts de l'initiative privée et se montre disposé à seconder toutes les tentatives qui se produisent pour le bien-être des aliénés. Les frères de la charité, continuant avec persé- vérance leur rôle de dévouement, ont renouvelé leur asile de St. Trond et en ont créé un nouveau à Zelzate. Mais toutes les administrations publiques sont loin d'avoir suivi cet exemple. Bruxelles, la superbe capitale, dépensant l'argent avec profu- sion pour les plaisirs et les embellissements , n'a pas encore trouvé les ressources nécessaires pour élever un asile destiné à ses aliénés et doit aller mendier une place pour eux dans les établissements des provinces ; Liège, après 50 années d'hésitation et malgré l'appui efficace de l'État, en est encore au même point qu'en 1828 et laisse subsister des institutions , qui, à cette dernière date déjà, étaient déclarées insuffisantes et foncièrement mauvaises ; les provinces de Namur et de Luxembourg ne contiennent aucun hospice d'aliénés et doivent envoyer leurs malades au loin, au milieu de populations qui ne parlent pas même leur langue ! •Détail plus déplorable encore, l'enseignement de la psychiatrie, si bril- lamment inauguré par Guislain, a cessé d'être inscrit au programme des écoles de l'État et n'existe plus qu'à l'Université de Louvain. Aussi aujourd'hui comme en 1849, « les médecins cultivant la spécialité des maladies mentales se bornent en Belgique à un chiffre très restreint. » L'hospice-Guislain est le seul asile qui reçoive comme internes des](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b21922147_0001_0018.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)