Traité médico-chirurgical de l'hépatite suppurée des pays chauds : grands abcès du foie / par L.E. Bertrand et J. Fontan.

Date:
1895
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Credit: Traité médico-chirurgical de l'hépatite suppurée des pays chauds : grands abcès du foie / par L.E. Bertrand et J. Fontan. Source: Wellcome Collection.

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    agitations, beaucoup de discours, puis retour du calme; c'est alors que le coma survint ; après cela le ventre se dérangea; il y eut d'abondantes évacuations de matières bilieuses, intempérées et sans coction; urines noires peu abondantes, ténues ; agitation violente ; l'appa- rence des selles était variée, elles étaient ou noires peu abondantes, virulentes, ou grasses, mordantes et sans coction; par intervalle, elles paraissaient même semblables à du lait. Le vingt-quatrième jour, il y eut du calme; du reste, l'état fut le môme; le malade eut de petits retours de connaissance; depuis le jour où il avait pris le lit il ne se souvenait plus de rien ; bientôt après, il recommença à délirer ; tout alla en empirant. Vers le trentième jour, fièvre aiguë; selles abondantes, ténues ; délire ; extrémités froides ; perte de la voix. Trente- quatrième jour, mort. Ce malade, depuis le moment où je le vis, eut toujours le ventre dérangé, l'urine ténue et noire, du coma, de l'insomnie, les extrémités froides et le délire. Pbrénitis » (1). Il nous paraît, enfin, que, malgré l'indication de certains signes diagnostiques, la suppuration du foie n'est pas nette- ment caractérisée et peut être contestée, dans les chapitres 27, 28 et 29 des affections internes (2), où Hippocrate signale trois variétés d'hépatite : l'une, qui est accompagnée, il est vrai, de dyspnée et de douleur au foie, sous les dernières côtes, à l'épaule, à la clavicule et à la mamelle, mais se juge en sept jours; l'autre qui survient, pendant l'été, chez ceux qui se nourrissent de viande de bœuf et font des excès de vin, dans laquelle le foie se gonfle et durcit,, et dont le traitement consiste en une cautérisation que l'on peut regarder plutôt comme un moyen de révulsion que comme un procédé de diérèse ; la troisième, où, la bile du foie remplie de phlegme et de sang ayant fait éruption, le malade a le transport, se fâche, parle hors de propos et aboie comme un chien, etc. » Celse (3) nous a donné, dans son Traité de la médecine, la première description didactique, connue, de l'hépatite suppurée. C'est, à vrai dire, plutôt une esquisse qu'un tableau sympto- matique parachevé, mais les traits en sont trop précis pour qu'on puisse hésiter à se prononcer sur la nature de la maladie qu'elle représente : « Alterius quoque visceris morbus, id est, jocinoris, aeque modo longus, modo acutus esse consuevit; 7)7nxTi)cov grœci vocant. Dextrà parte sub praecordiis vehemens dolor est ; idemque ad latus dex- (1) Épidémies, liv. III, treizième malade. (2) Trad. Liltré, t. VII. (3) 3 ans après J.-C.