Considérations sur les amputations des membres : thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier, le 7 mai 1836 / par J.-Arsène Guien.

  • Guien, J. Arsène.
Date:
1836
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Credit: Considérations sur les amputations des membres : thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier, le 7 mai 1836 / par J.-Arsène Guien. Source: Wellcome Collection.

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    En effet , quelle garantie de succès nous donnent tant de génies célèbres qui ont fait une étude spéciale de celle partie de la chirurgie! Que de nombreuses réussites n’ont-ils pas obtenues à la faveur de ces mêmes préceptes qu’ils nous ont transmis 1 Après les travaux de ces grands maîtres, quel est le malheureux qui n’aura pas un espoir bien fondé de conserver la vie , en faisant le sacrifice d’un membre qui doit infailliblement entraîner sa perte ! Notre but* dans ce travail , n’est pas d’entrer dans tous les détails dont est susceptible l’amputation ; un volume in-folio serait insuffisant pour cet objet. Notre tâche se bornera à dire quelques mots sur certaines causes qui plus fréquemment donnent lieu à l’amputation^ ensuite nous ajouterons quelques réflexions sur ce qu’on doit faire, soit avant*soit pendant, soit après l’opération. L’amputation ne doit être pratiquée que lorsqu’il y a impossibilité de conserver le membre ou de sauver le malade par tout autre moyen. Ce précepte,, considéré d’une manière générale, est soumis à une foule d’exceptions: ainsi, le praticien doit tenir compte de la nature et du degré de l’affection , de la disposition physique et morale du sujet, des chances de réussite qu’on peut attendre de cette opération ; car l'opéra- teur doit aussi mettre en considération sa propre réputation. Mais dès qu’on aura reconnu la nécessité de l’ablation d’un membre , que les chances de guérison sont très-nombreuses ; que si l’on tarde davantage, le sujet s’affaiblit d’un jour à l’autre , se réduit au marasme par l’abon- dance de la suppuration et l’ancienneté de la maladie; alors,,dis-je, le praticien doit s’élever au-dessus de toute considération* ne plus redouter les préjugés de l’ignorance, qu’un opérateur est un homme cruel, se plaisant dans le sang* dépourvu de sensibilité. Qu’il con- sidère plutôt* que notre siècle, par ses lumières, a fait justice de pareilles récriminations. Ces préventions existeraient-elles encore , on ne doit, dans tous les cas, écouter que la voix de sa conscience, plus forte que celle des préjugés et de l’ignorance. Au reste , le vrai mé- decin philosophe fera toujours connaître à l’homme éclairé la pureté de ses intentions, et dédaignera le suffrage des sots, toujours détrac- teurs du talent.