Pierre Louis Moreau de Maupertuis. Line engraving by J. Daullé and J.G. Wille, 1741, after R. Levrac-Tournières, 1737.
- Levrac-Tournières, Robert, 1667-1752.
- Date:
- 1741
- Reference:
- 9964i
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Publication/Creation
1741
Physical description
1 print : engraving
Lettering
Pierre-Louis Moreau de Maupertuis. Ce globe mal connu, qu'il a su mesurer, / Devient un monument où sa gloire se fonde; / Son sort est de fixer la figure du monde, / De lui plaire et de l'éclairer. Par M de Voltaire ; Peint par R. Tourniere ; Gravé par J. Daullé 1741
References note
Marcel Roux, Inventaire du fonds français, graveurs du XVIIIe siècle, Bibliothèque nationale, Département des estampes, tome VI, Paris 1949, pp. 81-82, no. 47 ('47. "Pierre-Louis Moreau de Maupertuis". Debout, à mi-jambes, de tr. q. à g., en manteau et bonnet de fourrure; la main dr. posée sur le pôle Nord, il aplatit la Terre. Encadrement en forme d'arcade avec, à sa base, un bas-relief représentant Maupertuis en traîneau, et un quatrain de Voltaire: "Ce globe mal connu qu'il a scu mesurer [etc.]". Sous le titre, au-dessus et au-dessous du tr. c.: "Peint par R. Tourniere ; Gravé par J. Daullé 1741". H. 0m500 x L. 0m347. État avant toute lettre…. L'état décrit, 2 épr. …. Delignières, no. 44. Estampe annoncée au Mercure en septembre 1741 (p. 1048). La planche fut gravée peu après les précédentes et dans les mêmes conditions, c'est-à-dire avec la collaboration de Wille, qui raconte en ses Mémoires ce qui suit: "Après cette affaire [la gravure des portraits des deux Stuarts,] aussitôt oubliée que terminée, je reprends mes propres travaux, mais je fus encore une fois dérangé. M. Daullé revint de nouveau, me proposant un autre ouvrage que je refusai honnetement d'entreprendre. Mais, après quelques contestations et des paroles gracieuses et flatteuses qu'il me prodiguoit, je consentis enfin de le seconder. Il étoit question du portrait de M. Maupertuis que M. Daullé s'étoit engagé de graver. Ce savant, de retour de son voyage du pôle arctique, où il avoit été occupé à mesurer la terre, s'étoit fait peindre habillé et complétement vêtu de peaux d'animaux selon le costume et la nécessité des très-misérables Lapons... Ce tableau me fut remis et me servit à graver les parties pour lesquelles je m'étois engagé, et dont M. Daullé parut aussi content que je l'étois peu". Selon toute apparence, cette planche fut gravée par les soins du marquis de Locmaria, ami et compatriote de Maupertuis. Voltaire, sollicité de fournir le quatrain qui l'accompagne, lui écrivait (17 juillet 1741): "... Recevez aussi mes remerciements sur l'estampe de M. de Maupertuis. Il est beau à vous de songer... à la gloire de votre ami et de votre compatriote. L'estampe est digne de lui et je me sens bien indigne de joindre mes crayons à ce burin-là. Une inscription latine me déplaît, parce que je suis bon Français. Je trouve ridicule que nos jetons, nos médailles, et nos louis soient latins. En Allemagne, en Angleterre, la plupart des devises sont françaises; il n'y a que nous qui n'osions pas parler notre langue dans les occasions où les étrangers la parlent. Je sens très bien qu'il faudrait faire toutes les inscriptions en français, mais aussi cela est trop difficile. La marche de notre langue est trop gênée, notre rime délaie en quatre vers ce qu'un vers latin pourrait facilement exprimer. Ni vous ni moi ne serions contents du chétif quatrain que voici : Ce globe mal connu, qu'il a su mesurer, / Devient un monument où sa gloire se fonde; / Son sort est de fixer la figure du monde, / De lui plaire et de l'éclairer. Si vous voulez mieux, comme de raison, faites les vers vous-même, ou à votre refus, qu'il les fasse. Despréaux a bien eu le courage de faire son inscription; il disait modestement de lui-même : 'Je rassemble en moi Perse, Horace, et Juvénal.' Mais c'est que Boileau n'était pas philosophe. J'ose vous prier d'ajouter à vos bontés celle de vouloir bien faire ma cour à Mme la duchesse d'Aiguillon. Quand vous la ferez graver, tout le monde se battra à qui fera l'inscription." Au retour de son expédition au pôle, dont les résultats confirmèrent la théorie du renflement de la terre à l'équateur ou, si l'on préfère, de son aplatissement aux pôles, Maupertuis conçut une idée excessive de sa valeur comme savant et comme observateur. Il se fit peindre aplatissant le globe, rien moins. "C'est tout au plus ce que Newton aurait pu faire, si Newton avait eu de la vanité", disait Voltaire qui, dès lors, devint hostile à Maupertuis et "substitua des plaisanteries à un éloge exagéré" qu'il avait fait du savant. Il atténua la version primitive de son discours sur la Modération (1738), où, dans un accès de lyrisme, il avait écrit: "Révèle, Maupertuis, de ces déserts glacés / Où les rayons du jour sont six mois éclipsés. / Apôtre de Newton, digne appui d'un tel maître, / Né pour la Vérité, viens la faire connaître. / Héros de la physique, Argonautes nouveaux / Qui franchissez les monts, qui traversez les eaux, / Dont le travail immense et l'exacte mesure / De la terre étonnée ont fixé la figure [etc.]." Daullé exposa son estampe au Salon de 1743 (p. 31 du livret). L'original avait été exposé par Tournière au Salon de 1741, sous le no 7: "M. Moreau de Maupertuis, pensionnaire de l'Académie royale des Sciences, en habit de Lapon." D'après le même tableau, Daullé a gravé en 1755 un autre portrait de Maupertuis, réduit au buste (voir le no 110 ci-après).')
R. Burgess, Portraits of doctors & scientists in the Wellcome Institute, London 1973, no. 1950.1
Reference
Wellcome Collection 9964i
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