De la simulation et de l'évaluation des infirmités dans les accidents du travail : thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier le 22 juillet 1902 / par Hubert Coustan.

  • Coustan, Hubert.
Date:
1902
Catalogue details

Licence: In copyright

Credit: De la simulation et de l'évaluation des infirmités dans les accidents du travail : thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier le 22 juillet 1902 / par Hubert Coustan. Source: Wellcome Collection.

Provider: This material has been provided by The Royal College of Surgeons of England. The original may be consulted at The Royal College of Surgeons of England.

    10/68 (page 10)
    Sans doute, les accidents sont de plus en plus exactement déclarés, mais cette raison n’explique pas suffisamment la différence. Partout, en effet, on constate cette progression croissante. En Allemagne, dans les dix dernières années, le nombre des accidents du travail a augmenté de 60 p. 100. En Suisse, il s’est élevé de 40 p. 100 (Secrétan). A Montpellier, voici quelle a été la progression de ces accidents : 1898. . . 17 déclarations (au bureau d’bygiène). 1899.. . 184 — — 1900.. . 393 — — 1901.. . 584 — — 11 n’est pas besoin d’être grand clerc pour pronostiquer que cette fâcheuse tendance d’esprit amènera fatalement la déconfiture des compagnies d’assurances, et obligera l’Etat à devenir assureur lui-même ; le krach sera simplement déplacé. Et à leur tour, les patrons — surtout les petits patrons, qui sont l’immense majorité, — ne trouvant aucune sécurité pour leur profession dans la loi en question, ne voudront plus posséder ni un moellon sur rue ni un champ au soleil, que l’on puisse leur saisir comme gages de leur responsa- bilité injustement exagérée, car, inspirée dans son principe par une idée essentiellement humanitaire, cette loi aboutit souvent, dans son application, à des verdicts aussi contra- dictoires que regrettables. Ces patrons, d’ailleurs, s’adresseront un jour, si ce n’est déjà fait, à des ouvriers étrangers, la loi ne s’appliquant pas à eux, ou bien à des célibataires, le risque étant alors moins grand, par défaut de pérennité. De sorte que, pour avoir voulu des rentes à propos du moindre accident qui, il y a quelques années, ne les aurait pas empêchés de continuer à travailler