Le cuisinier parisien, ou l'art de la cuisine française au dix-neuvième siècle : traité élémentaire et pratique des entrées froides, des socles, et de l'entremets de sucre : suivi d'observations utiles aux progrès de ces deux parties de la cuisine moderne / par Antonin Carême.

  • Carême, M. A. (Marie Antonin), 1784-1833.
Date:
1842
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Credit: Le cuisinier parisien, ou l'art de la cuisine française au dix-neuvième siècle : traité élémentaire et pratique des entrées froides, des socles, et de l'entremets de sucre : suivi d'observations utiles aux progrès de ces deux parties de la cuisine moderne / par Antonin Carême. Source: Wellcome Collection.

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    vengeances, je veux initier mes confrères dans les secrets de la science, et en même temps leur signaler le pédantisme des plagiaires, tels, par exemple, que l’auteur du livre intitulé : le Cuisinier des cuLsi- /z*ray(i).Quel titre illusoire et emphatique! cela res- semble beaucoup à ces charlatans qui, pour ven- dre leurs drogues, surprennent la confiance des passants par des discours exagérés. Cette première observation va me servir pour caractériser et démas- quer aux yeux de mes confrères l’auteur de ce pré- tendu Cuisinier des cuisiniers. Oui, messieurs! ce chétif ouvrage est le fruit des prétentions d’un (i) Ce vain titre de Cuisinier des cuisiniers est une imitation de celui d’un ouvrage savant intitulé : la Grammaire des gram- maires. L’auteur de ce livre estimé a su extraire des autres livres qui traitent de la même matière, tout ce qui pouvait constituer des leçons grammaticales. U a cité avec exactitude les noms des auteurs qui lui avaient fourni les exemples dont il a su si savam- ment développer les importants résultats dans l’intérêt des règles de la langue française. Mais il n’en est point aiusi de lhomme qui a prétendu composer un livre pratique avec de mauvaises compilations de mauvais livi’es de cuisine, en y accolant à tort et à travers les noms de plusieurs cuisiniers célèbres, dont j’avais le premier fait mention dans mes ouvrages, mais qui malheu- reusement pour l’art culinaire n’ont jamais fait imprimer deux lignes. N’est-ce pas le comble du charlatanisme que d’attacher ces grands noms à de pitoyables articles faits à plaisir ? L’auteur de ce prétendu Cuisinier des cuisiniers se qualifie, sur le frontispice de son livre , d’ex-majordome du prince Marescal- chi, chez qui, soit dit en passant, il n’y eut jamais de majordome, ce dont mes travaux d’extra m’ont mis à portée de m’assurer. Mais à défaut d’un nom connu dans l’art culinaire, il fallait bien imaginer un titre qui en pût tenir lieu.