Y a-t-il plus d'aliénés aujourd'hui qu'autrefois? : ou de l'influence de la civilisation sur le développement de la folie / par Dr. Morel.

  • Morel, Dr.
Date:
1857
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Credit: Y a-t-il plus d'aliénés aujourd'hui qu'autrefois? : ou de l'influence de la civilisation sur le développement de la folie / par Dr. Morel. Source: Wellcome Collection.

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    - 45 - l'ordre physique et de l'ordre moral agissaient d’une ma- nière fatale sur le perfectionnement de l’espèce humaine; que l’abus des boissons alcooliques, par exemple, l’inlluence des contrées marécageuses, exerçaient des ravages non moins considérables que la malaria physique et morale des grands centres de population et des villes de fabriques, au point qu’il en résultait de véritables variétés maladives dans l’espèce humaine, on a parlé d’exagération, et on m’a accusé de ne voir partout que des causes de dégénérescences. Je n’ai cependant, Messieurs, cherché que la vérité. Je ne suis pas plus optimiste que je ne suis pessimiste. J’ai signalé des maux que je crois réels, mais avec la persua- sion que les ressources dont dispose la société moderne pouvaient conjurer les périls de l’avenir, et que ce même avenir pouvait, grâce à nos efforts collectifs et aux perfec- tionnements de toutes sortes que nous sommes en droit d’attendre des progrès des sciences et d’une sage liberté, devenir meilleur que notre passé. J’ai dit, encore une fois, ce que je croyais vrai et utile, au risque de blesser n’importe quelles susceptibilités. Je l’ai dit au point de vue des devoirs qu’impose le culte de la science à tout homme qui ne sépare pas les intérêts de sa patrie de ceux de l’humanité toute entière , cette patrie commune de ceux qui ne désespèrent pas de l’amélioration intellectuelle, physique et morale de l’espèce humaine. Après m’être efforcé, dans le travail auquel je fais allu- sion , de déterminer le rôle que la médecine avait à rem- plir dans cette circonstance solennelle, j’ai ajouté : « La prétention de la médecine n’est pas de se poser comme une force médicatrice exclusive ; elle convie à cette œuvre de régénération ceux auxquels sont confiés le bien-être et les destinées des peuples, et qui possèdent les moyens de réaliser les projets d’amélioration que la science médicale soumet à leur examen. »