Les pansements et la mortalité : épidémie et contagion, ferments et microbes : leçons d'ouverture du cours de clinique chirurgicale Hôpital Necker (novembre 1884) / par Léon le Fort.

  • Le Fort, Léon Clément, 1829-1893.
Date:
1885
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Credit: Les pansements et la mortalité : épidémie et contagion, ferments et microbes : leçons d'ouverture du cours de clinique chirurgicale Hôpital Necker (novembre 1884) / par Léon le Fort. Source: Wellcome Collection.

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    n’est pas une machine pneumatique. D’ailleurs, les faits de Rose et j’ajouterais, s'ils n’étaient pas réduits à deux, mes faits per- sonnels, prouvent qu’une plaie peut impunément rester exposée à tous les germes non seulement à ceux de la Suisse, mais encore à ceux de Paris. De plus la gaze phéniquée est souvent nuisible, car si, malgré les promesses de la théorie, la plaie, comme cela est ordinaire après les amputations, suppure, le pus dissout l’acide phénique incorporé à la gaze, et le contact de ce pus fortement phéniqué irrite la peau, détermine même des excoriations et parfois des érysipèles. Nous laisserons donc de côté la gaze phéniquée. Abandonnant la gaze phéniquée, nous abandonnerons aussi le protectivc, puisqu’il est destiné à protéger la plaie contre l’ac- tion irritante de la gaze. Lui aussi est phéniqué; je ne sais pas pourquoi, par exemple; car si ce vernis imperméable, tient bien, il est au moins inutile qu’on y incorpore de l’acide phénique. Quant au mackintosh qui enveloppe le tout, on ne peut invoquer pour sa justification qu’il s’oppose à l’évaporation, puisque le pansement est un pansement sec, il ne sert que comme une dé- fense avancée contre l'attaque incessante des germes, afin de pro- téger la seconde enceinte formée par la gaze phéniquée. Il est vrai que s’il est imperméable, c’est-à-dire inexpugnable et infran- chissable, la seconde ligne de défense est tout à fait inutile. Ne reste-t-il donc rien d'utile dans les divers agents du panse- ment de Lister? Si, Messieurs! il reste le lavage préalable des mains, des instruments dans une solution phéniquée comme moyen d’éviter le contagion; il reste le lavage de la plaie avec la solution forte. Tout cela, si nous y ajoutons la compression régulière de la plaie, et surtout l'emploi raisonné du drain sur lequel M. Lister plus et mieux que tout autre a insisté, constitue un ensemble de précautions, dont l’ensemble a presque la valeur d’une méthode, dont la mise en pratique a notablement amé- liorer les résultats chirurgicaux et dont l'honneur revient légi- timement à M. Lister. Que reste-t-il des doctrines? Oh! cette fois, rien. Le panse- ment subsiste, déjà très modifié, très simplifié; mais la doctrine du germe-ferment appliquée à la chirurgie est morte, quoique quelques-uns la conservent à l’état de relique. Après avoir soutenu que tout le mal provenait des germes