Les pansements et la mortalité : épidémie et contagion, ferments et microbes : leçons d'ouverture du cours de clinique chirurgicale Hôpital Necker (novembre 1884) / par Léon le Fort.

  • Le Fort, Léon Clément, 1829-1893.
Date:
1885
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Credit: Les pansements et la mortalité : épidémie et contagion, ferments et microbes : leçons d'ouverture du cours de clinique chirurgicale Hôpital Necker (novembre 1884) / par Léon le Fort. Source: Wellcome Collection.

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    sent pas encourageants et ils auraient aggravé injustement les résultats généraux de nos autres collègues, car sur six am- putés de cuisse en 1882 et 1883, M. Després a eu quatre morts. Presque tous, sinon tous, mes autres collègues sont plus ou moins listériens. Si donc nous faisons Je relevé de leurs résultats, nous devrons voir éclater dans tout son jour cette merveilleuse sécurité que nous donnent le spray, la gaze phéniquée, le mac- kintosh, l’acide phénique sous toutes ses formes. Exception faite des amputations de M. Després, de celles de l’hôpital Saint-Louis, des miennes et aussi de celles des hôpitaux Tenon et Laënnec qui n’existaient pas en 1868 et 1869, il y eut dans nos hôpitaux 60 amputations de cuisse, que je dois réduire à 37, carie résultat pour un malade n’est pas consigné sur les registres et les deux autres sont sortis de l’hôpital, non guéris après un long séjour. Vous pourriez croire que grâce au merveilleux pansement de Lister ces 57 amputés ont guéri; vous seriez dans une complète erreur, car il n’en guérit que 33 et il en mourut 24. La morta- lité est donc de 42 p. 100, beaucoup plus que le tiers et presque la moitié des opérés. 66 malades furent amputés de la jambe, il en guérit 42, il en mourut 25 : ici encore plus que le tiers, puisque la mortalité fut de 37, 3 p. 100. Nous sommes bien loin de cette innocuité presque absolue que l’on semble accorder aux opéra- tions pourvu qu’elles soient faites antiseptiquement. Le pan- sement antiseptique a complètement échoué sur 49 opérés, puisqu’il a été impuissant à garantir leur vie. Mais ce n’est pas tout : lorsqu’on fait ce relevé en rapprochant la date de l’opéra- tion de celle de la sortie du malade guéri, on s’aperçoit que souvent, très souvent même, de longs mois se sont écoulés avant que la guérison ait été obtenue. Il y a donc eu suppuration, et suppuration de fort longue durée; le pansement n’a pas em- pêché les germes de putréfier le sérum et d’amener la sup- puration. Je sais bien que par suite des lenteurs administratives nos amputés guéris restent longtemps dans les salles avant d’être mis en possession des appareils prothétiques que nous avons prescrits; mais même en tenant compte de cette circonstance, il est évident que si dans quelques cas la réunion par première in- tention, que facilite, je le répète, le lavage de la plaie avec les so- lutions phéniquées fortes, a procuré une guérison rapide, dans